Le Parlement européen pèse l'immunité pour 5 députés de députés sur la sonde Huawei

Jean Delaunay

Le Parlement européen pèse l’immunité pour 5 députés de députés sur la sonde Huawei

Les procureurs souhaitent enquêter sur trois membres de l’EPP du centre-droit, un des socialistes et un du groupe de renouvellement centriste.

Les autorités belges ont demandé au Parlement européen de renoncer à l’immunité de cinq de ses membres, a annoncé mercredi le président du Parlement, Roberta Metsola, au début d’une session plénière à Bruxelles.

La demande concerne l’enquête en cours sur les pratiques présumées de corruption et de lobbying illicites impliquant la société chinoise Huawei et certains législateurs et assistants de l’UE.

Trois des cinq députés impliqués appartiennent au parti européen du centre-droit: les Italiens Salvatore de Meo, Giusi Printi et Fulvio Martciello. Les autres sont l’urgence socialiste maltais Daniel Attard et le Bulgare Renew Europe MEP Nikola Minchev.

Dans une déclaration précédente à L’Observatoire de l’Europe, Martciello a nié la corruption, déclarant qu’il n’avait rencontré que des lobbyistes Huawei et que lui et son personnel n’avaient jamais assisté aux bureaux de l’entreprise.

De Meo a anticipé son inclusion dans la liste disant que l’agence de presse italienne ANSA: «Dans mon cas, (la demande) est liée à ma participation à une réunion conviviale, non organisée par Huawei, qui a eu lieu en dehors du Parlement européen et qui a également été assisté par des représentants du groupe Huawei.»

Il a affirmé qu’il n’avait jamais pris position en faveur de Huawei, soit en signant des lettres, en présentant des modifications ou en toute activité législative attribuable aux intérêts de l’entreprise.

Attard a déclaré sur sa page Facebook que la demande concernait sa présence lors d’un match de football entre l’équipe belge Anderlecht et l’équipe hongroise Ferencváros en septembre dernier.

«Je n’ai pas été informé que l’invitation provenait d’une entreprise, ni qu’elle impliquait une boîte d’entreprise. J’ai simplement été informée par mon assistant qu’un de ses amis avait des billets pour le match (…), il est devenu depuis que l’invitation est venue d’une personne qui est actuellement enquête par les autorités belge et qui avait l’intention de me parler de Huawei pendant le match», a écrit le MALTESE MEP.

Le sujet a été brièvement soulevé pendant le match, lit le poste, et une réunion a ensuite été demandée, qui a eu lieu deux semaines plus tard à Strasbourg.

Attard a déclaré qu’il n’avait pas communiqué avec l’entreprise depuis et n’a pris «aucune mesure» en ce qui concerne l’informatique ou les questions liées à l’entreprise, et il a écrit au président Metsola pour demander officiellement que son immunité soit annulée.

La participation à un match de football d’Anderlecht (Anderlecht-Lodogorets en octobre dernier) était à l’origine de la demande de député bulgare Minchev, a-t-il déclaré dans un communiqué à l’agence de presse bulgare BTA.

« Je coopérerai à cent pour cent et je demanderai à l’EP de soulever l’immunité le plus rapidement possible, car je n’ai aucun lien avec aucune activité illégale de ces personnes, ni rien à craindre », a-t-il déclaré.

Chaque demande de renonciation sera désormais affectée à un rapporteur au sein du Parlement européen sur les affaires juridiques (Juri), dont la prochaine réunion est prévue du 4 au 5 juin.

Le comité Juri préparera un rapport approuvant ou rejetant la demande du procureur belge, tandis que chaque MEP concerné aura la possibilité d’être entendue et peut présenter tout document ou autre preuve écrite.

La plénière du Parlement aura le dernier mot, décidant de soulever ou non l’immunité du MEP avec un vote par la majorité simple.

Aucun des cinq députés n’a répondu aux demandes de commentaires d’L’Observatoire de l’Europe.

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