President Emmanuel Macron named the former EU Brexit negotiator as France

Jean Delaunay

Le nouveau Premier ministre français envisage de rouvrir le débat sur la réforme des retraites

Dans sa première interview depuis sa nomination comme Premier ministre, Michel Barnier a annoncé sa volonté d’améliorer la réforme des retraites et promis des « mesures concrètes » pour maîtriser les flux migratoires tout en respectant le cadre budgétaire.

Dans une interview accordée vendredi soir à la chaîne de télévision française TF1, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a révélé peu de choses sur ses intentions à la tête du futur gouvernement français, actuellement en cours de formation.

Le nouvel occupant de l’Elysée a reconnu que sa mission serait périlleuse « en raison de la situation inédite » à l’Assemblée nationale, désormais divisée en trois grands blocs.

Cela a une importance particulière dans la mesure où le Nouveau Front populaire de gauche a déjà promis de déposer une motion de censure.

Barnier a assuré que son équipe « ne sera pas seulement un gouvernement de droite ». Il a également confirmé que des ministres sortants pourraient faire partie du nouveau gouvernement tout en restant ouvert à la nomination de ministres d’autres horizons. « Je n’ai jamais été sectaire », a-t-il affirmé.

En signe de conciliation, Barnier a annoncé son intention de rouvrir le débat sur la réforme des retraites, que la gauche et l’extrême droite envisagent de démanteler.

Il a toutefois précisé que le nouveau gouvernement n’allait pas tout remettre en question et que la loi existante resterait en vigueur.

Barnier a en revanche confirmé son intention d’ouvrir le débat sur « l’amélioration » de la réforme.

Il a également indiqué qu’il s’engagerait auprès de la société civile, qui, selon lui, doit être écoutée plus attentivement, et a promis de rencontrer des députés et des sénateurs pour discuter du sujet.

« Personne n’a le monopole des bonnes idées »

Barnier a également tracé une ligne rouge et déclaré : « Je veux entreprendre une amélioration tout en respectant le cadre budgétaire car je ne veux pas augmenter la dette du pays ni augmenter son déficit. » Le déficit dont il parle est d’environ 5,6% du PIB alors qu’il devrait être inférieur à 3% selon les règles européennes.

Pour tenter d’apaiser la colère de la gauche, qui s’opposait fortement à sa nomination, Barnier a déclaré qu’il n’était pas contre « une plus grande justice fiscale », laissant entendre qu’il approuverait certaines hausses d’impôts.

L’ancien négociateur du Brexit a également promis de mieux « contrôler les flux migratoires », comme il s’était engagé à le faire lors de sa brève candidature à l’élection présidentielle de 2022.

Bien qu’il n’ait pas répété le mot « moratoire » sur l’immigration, il a promis des « mesures concrètes » et a déclaré que « personne n’a le monopole des bonnes idées,«  « Nous allons aborder le problème de manière rigoureuse et humaniste », a-t-il ajouté.

« Le président doit présider, le gouvernement doit gouverner »

Quant à une éventuelle réforme de la loi électorale introduisant un scrutin proportionnel, Barnier a indiqué qu’il n’avait « pas de ligne rouge » mais qu’il fallait discuter avec « tous les groupes politiques ».« 

Enfin, interrogé sur sa relation avec Emmanuel Macron, Barnier a déclaré qu’il respectait la fonction présidentielle et l’homme qui l’incarne. Mais il a aussi affirmé avec fermeté que « le président doit présider, le gouvernement doit gouverner ».

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