Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu Boycotts Cour d'audience citant un changement de lieu «illégal»

Jean Delaunay

Le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu Boycotts Cour d’audience citant un changement de lieu «illégal»

Le lieu de première instance a été transféré d’un palais de justice du centre d’Istanbul à la prison de Silivri, où l’imamoglu est détenu, 24 heures seulement avant que la procédure ne commence.

Le maire de l’opposition emprisonné d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, et son équipe juridique ont boycotté une audience judiciaire jeudi après avoir affirmé qu’un changement tardif dans le lieu de la procédure était «illégal».

L’affaire, l’une des nombreuses allégations criminelles à laquelle Imamoglu est confrontée, a été sur des commentaires que le maire d’Istanbul a faits sur un témoin expert, sur la poursuite d’autres fonctionnaires de son parti du peuple républicain, ou CHP.

Dans un communiqué, le CHP a déclaré que ni Imamoglu ni son équipe juridique n’assisteraient à l’audience de jeudi en raison d’un changement de lieu par le biais de «procédures illégales».

Imamoglu, dans un poste de prison, a décrit l’audience comme «irrégulière» et a dit qu’elle «ne respecte pas les principes du procès. Je refuse de faire partie d’un tel processus et donc je n’assisterai pas à cette audience.»

Le président du Chp Istanbul, Ozgur Celik, a posté sur X que l’audience du maire avait été transférée du palais de justice de Caglayan dans le centre d’Istanbul, à la prison de Silivri – où l’imamoglu est détenu – à Western Istanbul, seulement 24 heures plus tôt.

Les procureurs ont demandé une peine de prison de deux à quatre ans et une interdiction politique des accusations de «tenter d’influencer» un témoin expert dans l’affaire. L’audience a été ajournée au 26 septembre.

Imamoglu a été arrêté il y a près de trois mois, aux côtés d’autres personnalités politiques éminentes. Son domicile a été attaqué tôt le matin le 19 mars, dans le cadre d’une enquête sur la corruption présumée et les liens avec les organisations terroristes.

Son arrestation a déclenché des semaines de manifestations à l’échelle nationale appelant à sa libération. Les manifestants croient que Imamoglu, vu par beaucoup comme le président Recep Tayyip Erdogan, le principal rival politique lors des prochaines élections présidentielles, a été arrêté pour des raisons politiques.

Les manifestations, qui sont souvent devenues violentes, se traduisent par des centaines d’arrestations, dont beaucoup sont également jugées pour «incitation à la violence». Les manifestations ont été la plus grande Turquie en plus d’une décennie.

Une condamnation dans l’un des cas auxquels Imamoglu est confronté pourrait voir le maire d’Istanbul interdit de tenir ou de se présenter à des fonctions publiques.

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