Tamedia.

Jean Delaunay

Le groupe de presse suisse Tamedia met un terme à la presse écrite, l’attention se porte désormais sur Internet

L’entreprise impute cette situation à « un changement rapide dans l’utilisation des médias » et à un changement dans le paysage publicitaire, ajoutant qu’elle va plutôt se concentrer sur les offres numériques.

Le groupe de médias Tamedia prévoit de supprimer plus de 10% de ses effectifs et de fermer deux de ses trois imprimeries en Suisse.

Environ 290 emplois sur 1.800 vont être supprimés, le groupe espère rendre son modèle économique plus rentable en développant la présence numérique de ses quatre marques les plus fortes tout en réduisant simultanément sa capacité d’impression.

Les titres Tages-Anzeiger, BZ Berner Zeitung, Basler Zeitung et 24 heures seront à l’avant-garde de la croissance numérique, des marques moins populaires étant intégrées à ces plateformes.

Tamedia affirme que son portefeuille d’impression continuera d’exister même si les imprimeries de Bussigny et de Zurich doivent fermer respectivement en mars 2025 et fin 2026.

L’imprimerie de Berne est toutefois en cours d’agrandissement pour pouvoir traiter les autres produits imprimés de l’entreprise.

« Une réorganisation est en cours dans l’impression des journaux », a déclaré Tamedia dans un communiqué mardi.

« Ces dernières années, une surcapacité est apparue qui ne permet plus d’exploiter de manière rentable trois activités (de presse écrite). … Les changements sont nécessaires pour maintenir la performance et la qualité du journalisme. »

Le déclin de la publicité traditionnelle

L’entreprise a également souligné qu’elle répondait aux changements sur le marché publicitaire provoqués par les entreprises technologiques.

Compte tenu de l’essor du marketing personnalisé basé sur les données, de nombreux annonceurs ont déplacé leurs budgets des médias traditionnels vers le ciblage des consommateurs en ligne.

La diminution du lectorat des journaux est également à l’origine de cette tendance, qui se traduit à terme par des pertes de revenus pour les services traditionnels.

À partir de début 2025, Tamedia organisera son marketing publicitaire en interne sous le nom de Tamedia Advertising.

Soutien aux employés

S’exprimant sur les suppressions d’emplois, la directrice générale Jessica Peppel-Schulz a souligné : « Nous suivrons le chemin que nous avons choisi aussi soigneusement que possible et assumerons notre responsabilité en tant qu’employeur. »

Sur les 290 postes à supprimer, 90 devraient concerner les rédactions – même si les plans exacts font l’objet de consultations.

Des plans sociaux seront mis en place pour aider les employés concernés, y compris la possibilité d’une retraite anticipée, a ajouté Tamedia.

Les personnes souhaitant participer à des programmes de développement et de reconversion peuvent également bénéficier d’un soutien financier.

Dans son dernier rapport sur les résultats, Tamedia a annoncé une baisse de 8,7% de son chiffre d’affaires au premier semestre, à 203,3 millions de francs suisses (215 millions d’euros).

Le bénéfice avant intérêts et impôts (EBIT) ajusté a chuté de 11,7% à 5,4 millions de francs (5,7 millions d’euros).

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