Le gouvernement français a couvert le traitement illégal de Nestlé de l'eau en bouteille, conclue enquête

Jean Delaunay

Le gouvernement français a couvert le traitement illégal de Nestlé de l’eau en bouteille, conclue enquête

L’année dernière, la société suisse a publiquement reconnu avoir utilisé des traitements sur les eaux minérales et accepté de payer une amende de 2 millions d’euros pour éviter une action en justice.

Le gouvernement du président français Emmanuel Macron a couvert des décisions concernant le traitement illégal de l’eau minérale par le géant de l’industrie alimentaire Nestlé, notamment la marque de Perrier de renommée mondiale, a déclaré une commission d’enquête du Sénat.

Son rapport s’est concentré sur les années d’utilisation des traitements de Nestlé pour éviter la contamination bactérienne ou chimique de l’eau étiquetée comme «eau minérale naturelle» ou «eau de printemps» pour les marques, comprenant Contrex, Vittel et Hépar.

Ces traitements sont interdits en vertu des réglementations françaises et européennes.

Le rapport conclut que le gouvernement français avait caché des «pratiques illégales».

« En plus du manque de transparence de Nestlé Waters, le manque de transparence du gouvernement français doit également être mis en évidence », a-t-il déclaré.

Les médias français ont signalé les traitements interdits l’année dernière.

Les bouteilles de Perrier sont représentées dans un supermarché à Paris, 19 mai 2025
Les bouteilles de Perrier sont représentées dans un supermarché à Paris, 19 mai 2025

Nestlé a payé d’amende pour éviter une action en justice

Le rapport a noté une « stratégie délibérée » de dissimulation depuis la première réunion du gouvernement sur la question en octobre 2021.

Des mois plus tard, les autorités ont convenu d’un plan Nestlé pour remplacer les traitements interdits par des microfiltateurs.

Nestlé n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires et le gouvernement français n’a pas commenté.

L’année dernière, la société suisse a publiquement reconnu avoir utilisé des traitements sur les eaux minérales et accepté de payer une amende de 2 millions d’euros pour éviter une action en justice.

La commission d’enquête a interviewé plus de 120 personnes, dont le PDG de Nestlé et les hauts responsables.

La Commission a conclu « que la présidence de la République savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis des années ».

Interrogé sur Scandal en février, Macron a déclaré qu’il n’était « pas au courant de ces choses. Il n’y a pas de collusion avec personne ».

Un homme prend des photos d'un mur peint avec des canettes de Perrier Sparkling Water à Lausanne, 11 avril 2013
Un homme prend des photos d’un mur peint avec des canettes de Perrier Sparkling Water à Lausanne, 11 avril 2013

Fraude estimée à plus de 3 milliards d’euros

Alexandre Ouizille, le Rapporteur de la Commission, a déclaré que le montant total de la fraude avait été estimé à plus de 3 milliards d’euros par l’agence française en charge du contrôle de la fraude.

L’eau minérale naturelle est vendue environ 100 à 400 fois le prix de l’eau du robinet, a-t-il dit, dénonçant « trompeur des consommateurs ».

Ouizille a décrit une usine de Nestlé dans le sud de la France que la Commission s’est rendue en visite où il y avait « des armoires coulissantes derrière lesquelles des traitements illégaux ont été effectués ».

Le rapport indique que Nestlé a fait valoir qu’il y avait un risque de pertes d’emplois si le gouvernement n’autorisait pas une sorte de traitement ou de microfiltration, car ses plantes devraient fermer en raison de la contamination par l’eau de printemps par des bactéries comme E. coli qui peut provoquer une maladie grave et la mort.

Laurent Burgoa, le président de la Commission, a déclaré qu’il n’y avait eu aucun préjudice à la santé des personnes qui ont bu de l’eau vendue par Nestlé.

Laisser un commentaire

3 × cinq =