PARIS — Le nouveau chef de la défense française prépare les forces armées françaises à être prêtes à un « choc, qui serait une sorte de test » de la part de la Russie.
« La Russie est un pays qui pourrait être tenté de poursuivre la guerre sur notre continent », a déclaré mercredi le général Fabien Mandon aux parlementaires de la commission de la défense de l’Assemblée nationale.
« Le premier objectif que j’ai donné aux forces armées est d’être prêtes dans trois ou quatre ans à un choc qui serait une sorte de test », a-t-il ajouté. « Le test existe déjà sous des formes hybrides, mais il pourrait devenir plus violent. »
De hauts généraux et hommes politiques des pays de l’UE et de l’OTAN ont averti que Moscou pourrait attaquer l’alliance dans les années à venir, avec des délais variant de 2027 à 2030. La semaine dernière, la Commission européenne a présenté une feuille de route pour aider les capitales à se préparer à la guerre d’ici 2030.
Traditionnellement, les officiers militaires français ont été plus réticents que certains de leurs homologues européens à fournir des délais et à parler ouvertement d’une attaque russe contre l’OTAN. Ces derniers mois, cependant, la rhétorique française à l’égard de Moscou est devenue plus dure, le président Emmanuel Macron affirmant que l’Europe est « dans une confrontation avec la Russie ».
« Penser que l’invasion de l’Ukraine en 2022 est la dernière attaque et qu’elle ne se reproduira plus sur notre continent, c’est ignorer le risque auquel nos sociétés sont confrontées », a déclaré Mandon aux législateurs. « Les Russes se réorganisent avec un seul objectif en tête : affronter l’OTAN. »
Mais le général français a ajouté : « L’Europe est la bonne échelle pour relever nos défis ».
L’effort de réarmement de la France est déjà un signal pour dissuader la Russie, a-t-il expliqué : « Si nos rivaux perçoivent que nous faisons cet effort, ils pourraient y renoncer. S’ils sentent que nous ne sommes pas prêts à nous défendre, je ne vois pas ce qui pourrait les arrêter. »



