Le débat israélo-palestinien saisit l’Assemblée nationale française après l’offensive de Rafah

Martin Goujon

Le débat israélo-palestinien saisit l’Assemblée nationale française après l’offensive de Rafah

L’atmosphère à l’Assemblée nationale française était tendue mardi après que Sébastien Delogu, député du groupe de gauche radicale France Intrépide (LFI), ait brandi un drapeau palestinien lors d’une période de questions au Parlement.

La séance a été immédiatement interrompue et Delogu a reçu la sanction la plus élevée possible selon le règlement de l’Assemblée nationale française : une suspension de deux semaines accompagnée d’une retenue sur salaire de 50 pour cent pendant deux mois.

Delogu a brandi le drapeau alors que le ministre du Commerce Franck Riester répondait à une question d’un autre député LFI concernant la position de la France sur la création d’un Etat palestinien et demandant la rupture des liens économiques avec Israël. Le président Emmanuel Macron a déclaré que même s’il soutenait une solution à deux États, il ne souhaitait pas que la reconnaissance de l’État palestinien se fasse dans un contexte « émotionnel ».

Les scènes à l’Assemblée nationale se sont produites le jour où l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu le statut d’État palestinien dans une démarche coordonnée qui a provoqué la colère d’Israël. Aucun membre des puissances industrielles du G7 – y compris la France, le Royaume-Uni et les États-Unis – ne l’a fait.

Deux députés se sont battus et ont échangé des insultes après l’incident du drapeau, signe des tensions accrues que cette question a provoquées dans la sphère politique française. Meyer Habib, un député conservateur qui représente les citoyens français vivant dans différents pays méditerranéens, dont Israël, a interrompu une mêlée médiatique avec le parlementaire LFI David Guiraud. Le représentant de gauche a qualifié Habib de « cochon dans la boue du génocide » alors que les deux hommes se bousculaient. Habib a par la suite qualifié les propos de Guiraud d’antisémites.

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Guiraud a déclaré que ses commentaires étaient motivés par les remarques passées de Habib dans lesquelles il avait qualifié la population de Gaza de « cancer ».

LFI en tant que mouvement et Habib individuellement sont au cœur du débat français autour de Gaza depuis les attaques du Hamas du 7 octobre et la guerre israélienne qui a suivi. Le mouvement de gauche a centré sa campagne électorale européenne autour de Gaza, accusant à plusieurs reprises Israël de commettre un « génocide ». Habib, en revanche, est resté un fervent partisan du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et a critiqué les appels à un cessez-le-feu de la France.

La frappe meurtrière israélienne sur un camp de tentes dans une zone d’évacuation à l’ouest de Rafah au cours du week-end, qui aurait tué près de 50 Palestiniens déplacés, a déclenché des manifestations en France, avec des milliers de manifestants rassemblés dans les rues de Paris lundi et mardi.

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