File photo: Paul Watson, founder and President of the animal rights and environmental group Sea Shepherd Conservation, is pictured in Berlin, Germany, 23 May, 2012.

Jean Delaunay

Le Danemark libère le militant anti-chasse à la baleine Paul Watson et refuse la demande d’extradition du Japon

Watson, fondateur de la Sea Shepherd Conservation Society, fait l’objet d’un mandat d’arrêt japonais depuis plus d’une décennie.

Le militant anti-chasse à la baleine Paul Watson a été libéré mardi de prison au Groenland et ne sera pas extradé vers le Japon pour des accusations criminelles remontant à 2010, selon les autorités danoises.

Le citoyen américano-canadien, 74 ans, était détenu au Groenland – un territoire autonome du Danemark – depuis juillet, lorsqu’il a été arrêté en vertu d’un mandat d’arrêt japonais après que son navire a accosté à Nuuk, la capitale de l’île.

Le Japon avait émis un mandat d’arrêt international contre Watson, fondateur et ancien directeur de la Sea Shepherd Conservation Society, suite à une rencontre avec un navire de recherche baleinier japonais en 2010. Watson était accusé d’avoir entravé les fonctions officielles de l’équipage en ordonnant au capitaine de son propre navire de navire pour lancer des explosifs sur le baleinier.

Le ministère danois de la Justice a déclaré qu’il avait rejeté une demande d’extradition de Tokyo parce qu’il n’avait pas reçu de garanties adéquates de la part des autorités japonaises que le temps déjà passé en détention par Watson serait pris en compte dans la peine qu’il recevrait au Japon. Il n’y a eu aucun commentaire immédiat de la part de l’ambassade du Japon à Copenhague.

L’association caritative de Watson, la Fondation Captain Paul Watson, a déclaré que le militant risquait une peine maximale de 15 ans de prison au Japon.

« Après cinq mois, c’est bon d’être dehors et… bon de voir qu’ils ne vont pas m’envoyer au Japon, et donc de rentrer chez moi pour Noël », a déclaré Watson dans une vidéo publiée par sa fondation sur les réseaux sociaux. après sa libération.

« La seule partie difficile, c’était mes deux petits garçons… Je ne les ai pas vus depuis juin », a-t-il ajouté.

Ancien membre dirigeant de Greenpeace, Watson a quitté l’organisation en 1977 en raison d’un différend sur ses tactiques et a créé Sea Shepherd pour qu’il adopte une approche plus agressive.

Sea Shepherd a mené des campagnes pour protéger les baleines, les dauphins et d’autres animaux marins. Le groupe est connu pour ses tactiques d’action directe, notamment ses affrontements physiques en haute mer avec des baleiniers. Certaines de ses campagnes ont bénéficié du soutien de grandes célébrités et ont été présentées dans la série de télé-réalité « Whale Wars ».

Watson a notamment reçu un large soutien en France – où il vit avec sa famille depuis 2023 – notamment de la part du président français Emmanuel Macron.

Les militants et manifestants anti-chasse à la baleine ont fait valoir que le mandat d’arrêt contre Watson faisait partie d’un effort politiquement motivé visant à assainir les pratiques de chasse à la baleine au Japon, que le gouvernement japonais prétend durables et axées sur la recherche scientifique.

Le Japon s’est retiré de la Commission baleinière internationale en 2019 et a depuis repris la chasse commerciale à la baleine dans sa zone économique exclusive.

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