Library picture of a light installation is projected onto the building of the European Central Bank in Frankfurt

Jean Delaunay

L’attention se tourne vers la BCE alors que l’IPC américain affaiblit les arguments en faveur d’une réduction drastique des taux de la Fed

Les marchés européens pourraient se préparer à une baisse des taux d’intérêt plus forte de la part de la Banque centrale européenne, suite à des données d’inflation américaines plus élevées que prévu, qui ont atténué les espoirs d’une réduction significative des taux de la part de la Réserve fédérale.

Les marchés boursiers européens ont affiché des mouvements mitigés après la publication des données sur l’inflation américaine mercredi, alors que les investisseurs ont réévalué la prochaine décision de la Réserve fédérale (Fed) sur les taux d’intérêt et ont tourné leur attention vers la prochaine annonce des taux de la Banque centrale européenne (BCE) plus tard dans la journée.

Mercredi, l’indice Euro Stoxx 600 a terminé à plat après avoir fluctué tout au long de la séance, tandis que le DAX a clôturé en hausse.

L’euro a subi des pressions face au dollar américain, les rendements des principales obligations d’État européennes ayant baissé, tandis que ceux des bons du Trésor américain ont légèrement augmenté.

En revanche, Wall Street a connu une hausse des valeurs technologiques, parallèlement à une hausse du dollar américain. Après cette hausse, les contrats à terme laissent entrevoir une ouverture en hausse dans toute l’Europe aujourd’hui.

Le ralentissement de l’inflation américaine ne parvient pas à atteindre le niveau cible idéal

En août, les prix à la consommation aux États-Unis ont augmenté de 2,5 % sur un an, contre 2,9 % en juillet, conformément aux attentes. Il s’agit du taux d’inflation annuel le plus bas depuis février 2021.

Toutefois, l’inflation de base, qui exclut les produits alimentaires et l’énergie, a augmenté de 0,3 % par rapport à juillet, soit plus que les 0,2 % attendus, ce qui se traduit par une hausse annuelle de 3,2 %, conforme aux prévisions.

Ces chiffres réduisent la probabilité d’une baisse des taux de 0,5 % par la Réserve fédérale lors de sa réunion de politique monétaire des 17 et 18 septembre.

Les marchés anticipent désormais une réduction des taux d’un quart de point au lieu du demi-point attendu il y a un mois.

Selon l’outil CME FedWatch, la probabilité d’une réduction d’un quart de point est passée à 85 %, contre 50 % en août.

La BCE devrait annoncer une position plus agressive avec une baisse des taux

Dans le même temps, il est largement attendu que la Banque centrale européenne (BCE) mette en œuvre sa deuxième baisse de taux de 0,25 % cette année lors de sa prochaine réunion.

Toutefois, la banque devrait adopter un ton prudent concernant ses actions futures, avertissant du risque de résurgence de l’inflation, notamment après la légère hausse de l’inflation sous-jacente aux États-Unis.

Selon les estimations rapides, la croissance des prix à la consommation dans la zone euro a ralenti à 2,2 % en août, marquant la plus faible augmentation depuis juillet 2021.

L’inflation sous-jacente, comme aux États-Unis, reste toutefois persistante à 2,8 %. La forte baisse de l’inflation annuelle peut également être attribuée en partie à une base plus élevée l’année dernière.

Eurostat a souligné que « le ralentissement était dû à une forte baisse des coûts de l’énergie, les effets de base étant entrés en jeu en août ».

Conséquences sur l’euro et les actions européennes

La réaction du marché aux données de l’IPC américain a révélé que les investisseurs sont devenus prudents quant aux futures orientations de la politique des banques centrales.

Les principaux indices de référence européens sont restés relativement stables cette semaine, ce qui suggère que l’optimisme quant à des baisses substantielles des taux d’intérêt a diminué, les attentes se déplaçant désormais vers une position plus agressive de la BCE.

Une nouvelle baisse des marchés européens pourrait être anticipée si la BCE signale des progrès plus lents que prévu dans la baisse des taux.

La paire EUR/USD a atteint un sommet de 13 mois à près de 1,12 fin août avant de reculer à 1,10 lors de la première séance asiatique d’aujourd’hui.

La récente hausse de l’euro face au dollar américain a perdu de son élan en septembre, ce qui indique que la Réserve fédérale pourrait adopter une position plus agressive que prévu.

Cela pourrait entraîner un affaiblissement de l’euro par rapport au dollar ce mois-ci.

De plus, la livre sterling s’est affaiblie après la publication des données décevantes du PIB britannique mercredi.

L’économie britannique a stagné pour le deuxième mois consécutif en juillet, ce qui pourrait inciter la Banque d’Angleterre à poursuivre ses baisses de taux pour le reste de l’année.

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