A protester in a Joker costume walks behind police leaving the area near Congress at the end of a protest during a national strike in Buenos Aires,

Jean Delaunay

L’Argentin Milei fait face à une grève nationale contre son « méga-décret » sur la réforme du travail

À peine un mois après avoir accédé à la présidence en Argentine, le leader conservateur Milei est confronté à une grève des travailleurs de 24 heures.

Le plus grand syndicat argentin, la CGT, a mené une grève nationale pour protester contre les projets du président Javier Milei visant à réduire fortement les dépenses et à déréglementer plus largement l’économie.

Des manifestations, soutenues par divers autres syndicats, se sont déroulées dans la capitale, Buenos Aires, et dans tout le pays, avec la participation d’organisations sociales et d’adversaires politiques, notamment des membres du parti péroniste, longtemps dominant.

Avant son rôle présidentiel, Milei s’est fait connaître grâce à ses critiques télévisées de l’establishment politique, remportant une victoire décisive l’année précédente. S’identifiant comme libertaire, il s’est engagé à réduire considérablement les dépenses de l’État pour remédier à un déficit budgétaire important, l’attribuant à une inflation galopante, qui a atteint 211 % fin 2023.

Le 20 décembre, Milei a publié un décret visant à modifier ou à abroger plus de 300 lois existantes, dans le but de diminuer l’influence des syndicats et de déréglementer une économie connue pour l’intervention massive de l’État. En outre, il a soumis au Congrès un projet de loi omnibus proposant des réformes approfondies dans les domaines politique, social, fiscal, juridique, administratif et sécuritaire.

Mercredi a marqué la première grève générale en Argentine depuis plus de quatre ans et, notamment, la plus rapide jamais organisée sous un mandat présidentiel depuis le retour de la démocratie en 1983, comme l’ont rapporté les médias locaux.

Contrairement à son prédécesseur Alberto Fernández, figure de centre-gauche, Milei a fait face à cette opposition rapide.

Ayant obtenu une majorité de 56 % au second tour, Milei, dans son discours inaugural, a averti les Argentins que la situation allait empirer avant de s’améliorer. Malgré la hausse de l’inflation et d’importants licenciements dans les entreprises publiques, de récents sondages indiquent qu’il bénéficie toujours du soutien de plus de la moitié de la population interrogée.

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