PARIS – Le ministre français de l’industrie Marc Ferracci a averti mercredi que le prochain voyage du Premier ministre italien Giorgia Meloni pour rencontrer le président américain Donald Trump menace de saper l’unité européenne contre les tarifs américains.
« Nous devons être unis parce que l’Europe est forte si elle est unie », a déclaré Ferracci à la diffuseur Franceinfo. « Si nous commençons à avoir des pourparlers bilatéraux, bien sûr, cela brisera cet élan (sur l’unité européenne). »
La droite Meloni s’est présentée comme un pont possible entre l’Europe et l’administration Trump, et rencontrera le président américain à la Maison Blanche le 17 avril.
Mais Ferracci a fait valoir qu’une telle visite risque de jouer dans la stratégie de Trump, qui, selon le ministre français, vise à empêcher une réponse européenne unie au régime tarifaire sévère du président américain qui a amené le monde au bord d’une guerre commerciale totale.
Trump a imposé d’énormes tarifs de 20% à l’Union européenne, et la Commission européenne envisage actuellement de gifler jusqu’à 25% jusqu’à 25% sur un large éventail d’exportations des États-Unis.
Dans une interview distincte avec la télévision publique française, le ministre européen Benjamin Haddad a également souligné que la force de l’Europe réside dans son unité en réponse à une question sur la visite de Meloni.
« Si vous allez aux États-Unis dispersés et divisés, pensez-vous que vous êtes plus fort que si vous allez tous les 27, avec 450 millions de personnes? » le ministre français a demandé.
« Nous verrons ce que (Meloni) a à dire », a ajouté Haddad à propos du voyage du leader italien. « Il peut y avoir des discussions … Cependant, c’est dans notre intérêt collectif d’avoir une réponse unie et ferme plutôt que des divisions. »
Haddad a également exhorté la commission à déclencher le commerce du bloc « Bazooka » – l’instrument anti-coercition (ACI) – ce qui permettrait à l’UE de frapper les industries de services américains tels que la technologie et la banque.
« Ces outils ont été développés pour ce type de situation », a-t-il déclaré. « Mettons-les sur la table … nous verrons quelles sont les propositions de la Commission. »