La tentative de Meloni de remanier le système judiciaire italien obtient le soutien des législateurs

Martin Goujon

La tentative de Meloni de remanier le système judiciaire italien obtient le soutien des législateurs

Le Sénat italien a approuvé jeudi la réforme phare de la justice du Premier ministre Giorgia Meloni, marquant un progrès significatif pour le projet de droite visant à refondre le système judiciaire du pays.

Avec 112 voix pour, 59 contre et neuf abstentions, le Sénat a adopté l’amendement constitutionnel lors de ce que les responsables ont qualifié de quatrième et dernière lecture.

La réforme judiciaire est l’une des initiatives clés du gouvernement Meloni, aux côtés des projets visant à renforcer les pouvoirs du Premier ministre, en redéfinissant l’équilibre entre les branches du gouvernement italien.

Il vise à créer des parcours de carrière distincts pour les juges et les procureurs, mettant fin à la possibilité de passer d’un rôle à l’autre, et à créer des conseils d’administration distincts, un pour les juges et un pour les procureurs, responsables des nominations, des promotions, des transferts et des procédures disciplinaires au sein de leurs branches respectives.

Le gouvernement italien affirme que les changements amélioreront la responsabilité et l’efficacité au sein du système judiciaire, mais les critiques – y compris les partis d’opposition et les associations judiciaires – préviennent qu’ils pourraient affaiblir l’indépendance du parquet et politiser le pouvoir judiciaire.

Meloni est depuis longtemps en désaccord avec le système judiciaire du pays, accusant les magistrats de bloquer les priorités de son gouvernement et d’encadrer la réforme dans le cadre d’une réinitialisation institutionnelle plus large.

L’étape de jeudi était cruciale : en vertu de la Constitution italienne, les amendements nécessitent plusieurs votes et l’approbation du Sénat marque la dernière étape parlementaire. La réforme passe désormais à un référendum de confirmation, où les Italiens décideront de son sort. Si elles sont approuvées, les modifications entreront en vigueur.

Meloni a qualifié le vote de « jalon historique », affirmant que le gouvernement et le Parlement avaient « fait leur part » avant de laisser la décision finale aux citoyens italiens.

Les sénateurs de l’opposition du Parti démocrate, du Mouvement 5 étoiles et d’autres partis ont organisé des manifestations dans la chambre, mettant en garde contre l’octroi de ce qu’ils appellent les « pleins pouvoirs » à l’exécutif.

La réforme, défendue depuis longtemps par le défunt Premier ministre Silvio Berlusconi, a été célébrée par son parti Forza Italia comme la réalisation d’une ambition historique.

Après le vote, les membres du parti sont descendus dans les rues de Rome pour célébrer, brandissant de grands portraits de Berlusconi et scandant des slogans en son honneur.

La sénatrice de Forza Italia et ancienne députée européenne Licia Ronzulli a évoqué l’héritage de Berlusconi en déclarant : « Notre président là-haut doit être très heureux ; les magistrats ont même fait tomber des gouvernements ! »

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