La Slovaquie n'accepterait pas d'utiliser les avoirs russes gelés pour financer les dépenses militaires de Kiev

Martin Goujon

La Slovaquie n’accepterait pas d’utiliser les avoirs russes gelés pour financer les dépenses militaires de Kiev

Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a averti que son pays s’opposerait à l’utilisation des avoirs russes gelés pour financer les dépenses de défense de l’Ukraine, s’adressant samedi à la chaîne publique slovaque STVR.

« La Slovaquie ne participera à aucun projet juridique ou financier visant à saisir des avoirs gelés si ces fonds étaient destinés à financer des dépenses militaires en Ukraine », a déclaré Fico, a rapporté Bloomberg, citant l’entretien avec STVR.

L’UE tente de se mettre d’accord sur un plan visant à utiliser les revenus des actifs russes immobilisés pour accorder un prêt de 140 milliards d’euros à l’Ukraine, sans saisir les actifs. Le plan de l’UE est crucial car le Fonds monétaire international est préoccupé par les finances publiques de Kiev, et même l’aide du FMI dépend du soutien de l’UE.

La Commission européenne a du mal à surmonter ses inquiétudes quant aux risques financiers et juridiques que cette décision pourrait entraîner, notamment en provenance de Belgique, où se trouvent la plupart des avoirs gelés. Une réunion entre des responsables européens et belges n’a pas abouti à un accord vendredi, a rapporté Euronews.

Les avis sur la question de savoir si les fonds devraient être utilisés pour financer des dépenses militaires varient également à travers le bloc.

Le Slovaque Fico a l’habitude de s’opposer aux mesures de l’UE contre Moscou et de tirer parti de l’influence exercée. Il a menacé à plusieurs reprises de bloquer les sanctions européennes contre la Russie, échangeant son veto potentiel contre des concessions sur d’autres questions.

L’UE prévoit d’assurer le prêt à l’Ukraine grâce aux garanties des pays de l’UE et, dans un deuxième temps, grâce à une garantie dans le prochain budget de l’UE, qui nécessiterait l’unanimité. Mais d’autres options, comme les subventions directes à l’Ukraine, sont considérées comme encore moins réalisables politiquement.

Les dirigeants européens devraient discuter de la question lors de leur réunion de décembre.

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