La Cour européenne des droits de l’homme a infligé une amende à Moscou pour son enquête insuffisante sur le meurtre de Boris Nemtsov.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné mardi la Russie pour ne pas avoir mené d’enquête adéquate à la suite de l’assassinat de Boris Nemtsov, l’un des principaux opposants à Vladimir Poutine.
L’affaire avait été déférée à la CEDH par Zhanna Borisovna Nemtsova, la fille de l’ancien chef de l’opposition.
Nemtsov a été abattu de quatre balles à bout portant sur un pont, à deux pas du Kremlin, le 27 février 2015.
« La Cour a estimé en particulier que les autorités russes n’avaient pas suffisamment enquêté sur l’identité des personnes qui avaient organisé et ordonné l’assassinat », a déclaré la CEDH.
L’enquête russe n’a pas réussi à déterminer le motif de l’assassinat à la suite d’allégations selon lesquelles des responsables de l’État étaient impliqués, a-t-il ajouté.
« Dans l’ensemble, l’enquête s’est caractérisée par un manque d’efficacité », a déclaré le tribunal de Strasbourg.
La CEDH a condamné Moscou à verser 20 000 € à la fille de Boris Nemtsov pour préjudice « moral ».
La Russie a également violé l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui garantit le « droit à la vie », selon le tribunal.
Boris Nemtsov a joué un rôle de premier plan dans l’opposition de Vladimir Poutine et a été vice-Premier ministre sous le président Boris Eltsine.
En juillet 2017, cinq hommes des républiques de Tchétchénie et d’Ingouchie dans le Caucase russe ont été condamnés à entre 11 et 20 ans de prison pour le meurtre.
Cependant, la famille de Boris Nemtsov a dénoncé l’enquête comme un « fiasco total », reprochant à la justice russe de ne pas avoir identifié le véritable coupable.