La France décide de définir tous les rapports sexuels non consensuels comme un viol après le procès Pelicot

Martin Goujon

La France décide de définir tous les rapports sexuels non consensuels comme un viol après le procès Pelicot

PARIS — Les législateurs français ont approuvé mercredi une loi introduisant la notion de consentement dans la définition juridique du viol à la suite du procès choquant de Gisèle Pelicot l’année dernière.

Alors que les défenseurs font pression depuis des années pour que la France change la définition du viol et de l’agression sexuelle afin d’interdire les actes non consensuels, le cas de Pelicot, où 51 hommes ont été accusés de l’avoir violée avec l’aide de son désormais ex-mari, qui l’avait droguée, a donné un nouvel élan et a lancé le bal.

Jusqu’à présent, la loi française définissait les agressions sexuelles – y compris le viol – comme des actes commis par « la violence, la contrainte, la menace ou la surprise ». Certains des avocats du procès avaient sans succès centré leur défense sur l’argument selon lequel la définition n’exigeait pas explicitement de rechercher le consentement du partenaire, affirmant que leurs clients pensaient qu’ils participaient à un fétichisme sexuel partagé par le couple.

La loi nouvellement rédigée stipule que « tout acte sexuel non consensuel… constitue une agression sexuelle ».

Le consentement doit être « libre et éclairé », donné pour un acte spécifique avant qu’il ne se produise, et il doit être « révocable », ajoute-t-il.

Surtout, il est explicitement indiqué que le consentement ne peut être « déduit uniquement du silence ou de l’absence de réaction de la victime ».

Véronique Riotton, une députée centriste qui a co-écrit le projet de loi et rédigé un rapport sur la question en 2023, a déclaré à L’Observatoire de l’Europe que l’adoption du projet de loi était un « moment positif » prouvant que le Parlement pouvait encore avancer sur des questions majeures malgré l’impasse politique qui paralyse actuellement la France.

Plusieurs législateurs ont tenté d’adopter une législation similaire ces dernières années, mais la question n’a attiré que peu d’attention jusqu’au cas Pelicot. En 2022, une proposition de la Commission européenne exigeant que tous les pays membres qualifient de viol tout rapport sexuel non consensuel a été abandonnée d’un vaste projet de loi sur les violences à l’égard des femmes en raison de l’opposition de plusieurs pays, dont la France.

Le président français Emmanuel Macron a précisé plus tard qu’il soutenait la redéfinition juridique mais ne la considérait pas comme une prérogative européenne.

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