VW assembly line, Wolfsburg

Jean Delaunay

La Commission de l’UE appelle le dialogue alors que l’industrie automobile européenne est confrontée à des défis de montage

L’industrie automobile de l’UE fait face à des coûts énergétiques élevés, à la transition des véhicules électriques, aux pertes d’emplois et aux menaces tarifaires américaines. La Commission européenne cherche des solutions pour stimuler l’innovation au milieu de la concurrence féroce de fabricants asiatiques moins chers.

L’industrie automobile européenne est confrontée à une tempête parfaite: des prix élevés de l’énergie, une concurrence féroce de fabricants moins chers à l’est, une transition très coûteuse vers les voitures électriques et les innombrables pertes d’emplois associées à cette transition.

Ajoutant à l’incertitude, la nouvelle administration Trump aux États-Unis menace d’imposer des tarifs, compliquant davantage les perspectives du secteur.

En réponse, la Commission européenne a déclenché un dialogue avec les principaux acteurs de l’industrie pour résoudre ces problèmes urgents.

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a souligné la nécessité de débloquer le potentiel innovant des entreprises européennes. « La question fondamentale est ce qui manque encore pour libérer le pouvoir innovant des entreprises européennes », a-t-elle déclaré.

Sigrid de Vries, directeur général de l’European Automobile Manufacturers ‘Association (ACEA), a souligné l’urgence de rendre l’Europe plus compétitive sur la scène mondiale. «Nous devons nous assurer que l’Europe dans son ensemble devient plus compétitive à l’échelle mondiale afin qu’elle puisse rivaliser avec la Chine et les États-Unis», a-t-elle déclaré. «Cela signifie libérer la capacité innovante de l’industrie tout en rendant la fabrication en Europe plus abordable et plus rentable. La réduction des coûts énergétiques et des charges réglementaires est cruciale. Nous devons rationaliser les permis et supprimer les barrières qui entravent les progrès, en nous concentrant moins sur la dictation des règles et plus sur l’incitation à la croissance. »

Nous aurons un plan d’action dans quelques semaines, mais ce n’est toujours qu’un plan. Nous avons besoin d’une réelle action

Sigrid de Vries

Directeur général de l’ACEA

Les enjeux n’ont jamais été plus élevés. L’industrie automobile européenne emploie 13 millions de personnes dans plus de 250 unités de production, produisant 15 millions de véhicules par an. Il contribue à 7% au PIB de la région, ce qui en fait l’une des épine dorsales de l’économie européenne.

La première série de consultations sera suivie de discussions supplémentaires, la Commission européenne devait présenter un plan d’action le 5 mars. Cependant, De Vries a souligné que les plans seuls ne suffisent pas. «Nous aurons un plan d’action dans quelques semaines, mais ce n’est toujours qu’un plan. Nous avons besoin d’une réelle action », a-t-elle déclaré. «Nous nous attendons à ce que ce plan déclenche des étapes concrètes pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés.»

L’un des problèmes les plus controversés est l’engagement de l’UE à éliminer les voitures nouvelles et les camionnettes avec des moteurs à combustion interne d’ici 2035.

Cette cible ambitieuse est désormais en question car la transition vers les véhicules électriques implique des coûts économiques et sociaux importants.

L’énigme des tarifs sur la production chinoise EV

Un autre sujet problématique est le tarif sur les voitures électriques fabriquées en Chine. Bien que l’intention soit de protéger les fabricants européens, les tarifs auront également un impact sur les entreprises européennes, car beaucoup d’entre elles dépendent des composants chinois et de la production.

La discussion s’étend au-delà des aspects techniques. Il y a aussi des obstacles politiques. Toute mesure proposée nécessite un accord entre les 27 États membres de l’UE et le Parlement européen. L’établissement d’un terrain d’entente sera essentiel pour maintenir la compétitivité de l’industrie à l’avenir.

Alors que la Commission européenne prépare son plan d’action, l’industrie automobile appelle des mesures décisives pour réduire les coûts, rationaliser les réglementations et motiver l’innovation.

Les semaines à venir montreront si l’Europe peut prendre les mesures nécessaires pour surmonter ces défis et maintenir sa position en tant que leader mondial dans ce secteur.

Laisser un commentaire

18 + sept =