Kazakhstan - Union européenne - France : une alliance qui monte en puissance

Jean Delaunay

Kazakhstan – Union européenne – France : une alliance qui monte en puissance

Le Kazakhstan avance à grands pas sur l’échiquier international, et l’Europe l’a bien compris. Discrètement mais sûrement, ce pays d’Asie centrale s’impose comme un partenaire clé de l’Union européenne et de la France. Entre investissements, coopération énergétique et renforcement des infrastructures, les liens se resserrent, portés par une vision commune d’un avenir plus stable et prospère.

L’Union européenne, un allié de poids pour le Kazakhstan

Depuis 2020, avec l’entrée en vigueur de l’Accord de partenariat et de coopération renforcé, les relations entre l’Union européenne et le Kazakhstan ont pris une nouvelle dimension. Résultat ? L’UE est devenue le premier investisseur étranger du pays, avec plus de 54 milliards d’euros injectés dans son économie en 2022. Et ce n’est qu’un début.

Le 13 mars 2025, à Astana, le président Kassym-Jomart Tokaïev a rencontré Jozef Síkela, commissaire européen chargé des partenariats internationaux. Au menu des discussions : un engagement concret de l’Union européenne, qui a signé un contrat de 3,3 millions de dollars avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Objectif : sécuriser l’approvisionnement européen en matières premières stratégiques, essentielles pour l’industrie. Mais ce n’est pas tout. Un prêt de 217,5 millions de dollars a également été accordé pour développer les infrastructures de transport et accélérer la transition vers les énergies renouvelables.

Ces investissements s’inscrivent dans la stratégie Global Gateway, une initiative européenne visant à renforcer les connexions entre l’Europe et l’Asie centrale. Pour l’Europe, qui cherche à diversifier ses approvisionnements et à sécuriser ses échanges commerciaux dans un contexte géopolitique mouvant, le Kazakhstan apparaît comme un partenaire de choix.

La France et le Kazakhstan : un rapprochement stratégique

Si l’Union européenne voit dans le Kazakhstan un allié de poids, la France, elle, n’a pas attendu pour renforcer ses liens avec ce géant d’Asie centrale. En novembre 2024, le président kazakh était en visite d’État à Paris. Une rencontre qui a marqué un tournant : Emmanuel Macron et Kassym-Jomart Tokaïev ont annoncé un « partenariat stratégique renforcé », accompagné de 36 accords signés pour un montant total de 2,2 milliards de dollars.

Parmi les secteurs gagnants, le ferroviaire tire son épingle du jeu. Alstom, déjà bien implanté au Kazakhstan, a signé un contrat pour la fourniture de locomotives électriques destinées au marché kazakh. Une belle opportunité pour l’industrie française, qui confirme son savoir-faire sur un marché en pleine expansion.

L’énergie est un autre axe fort de cette coopération. EDF et Orano suivent de près les ressources naturelles du pays, notamment son uranium, clé de voûte de l’industrie nucléaire française. Mieux encore, des discussions sont en cours pour que des entreprises françaises participent à la construction de la toute première centrale nucléaire du Kazakhstan.

Enfin, l’environnement s’invite aussi dans le dialogue. Lors de la COP28, la France et le Kazakhstan ont lancé ensemble le One Water Summit, une initiative pour une meilleure gestion des ressources en eau. Une preuve supplémentaire que cette coopération ne se limite pas aux seules considérations économiques.

Un équilibre subtil entre ouverture et indépendance

Si le Kazakhstan se rapproche de l’Europe et de la France, il reste fidèle à sa politique étrangère multi-vectorielle. En clair, pas question pour Astana de se lier exclusivement à un seul bloc. Le pays entend bien entretenir des relations équilibrées avec tous ses partenaires, qu’il s’agisse de l’Europe, de la Chine ou de la Russie.

Mais une chose est sûre : 2025 marque une étape décisive. Le Kazakhstan continue de s’ouvrir et d’attirer les investissements européens. L’Union européenne et la France, elles, y voient une opportunité stratégique. Une alliance qui se construit dans la durée, et qui pourrait bien redessiner la carte des partenariats économiques en Eurasie.

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