Authorities recovered over 150 books in last week

Jean Delaunay

ICYMI : la police européenne arrête des Géorgiens soupçonnés d’avoir volé des livres anciens d’une valeur de 2,5 millions d’euros

Dans le cadre d’une opération coordonnée, les forces de l’ordre ont arrêté un groupe de ressortissants géorgiens soupçonnés d’avoir mené une opération criminelle de vol de livres anciens et rares dans des bibliothèques européennes.

Plus de 100 agents chargés de l’application des lois ont été déployés la semaine dernière pour effectuer des descentes dans 27 endroits différents en Géorgie et en Lettonie, à la recherche de livres rares et anciens volés dans les bibliothèques européennes.

L’opération transfrontalière coordonnée par Europol, l’agence de police de l’UE, a abouti à l’arrestation de quatre Géorgiens soupçonnés de faire partie d’un groupe criminel qui a saccagé les bibliothèques à travers le continent, volant au moins 170 livres de collection de valeur.

Au total, le groupe aurait causé 2,5 millions d’euros de dommages financiers et une « perte patrimoniale incommensurable pour la société », selon Europol.

Les policiers ont réussi à récupérer plus de 150 livres lors des perquisitions et les autorités sont en train d’établir leur provenance : l’un des livres volés par les voleurs en France a déjà été identifié.

Un penchant pour la littérature russe

Les vols se sont déroulés sur deux ans, en 2022 et 2023. Les bibliothèques nationales et historiques de Tchéquie, d’Estonie, de Finlande, de France, d’Allemagne, de Lettonie, de Lituanie, de Pologne et de Suisse ont toutes signalé des livres disparus au cours de cette période.

Les voleurs cibleraient des livres rares écrits principalement par des écrivains russes, notamment les premières éditions d’Alexandre Pouchkine et de Nikolaï Gogol.

La plupart des livres rares et anciens volés par le groupe étaient écrits par des auteurs russes, notamment des éditions originales d'Alexandre Pouchkine et de Nikolaï Gogol.
La plupart des livres rares et anciens volés par le groupe étaient écrits par des auteurs russes, notamment des éditions originales d’Alexandre Pouchkine et de Nikolaï Gogol.

Leur mode opératoire était parfois sophistiqué : ils visitaient les bibliothèques en se faisant passer pour des universitaires spécialisés et demandaient à examiner les livres anciens en personne. Lors de ces consultations, ils mesuraient méticuleusement les livres et prenaient des photos avant de les rendre aux bibliothécaires.

Puis, des jours, des semaines, voire des mois plus tard, ils revenaient à la bibliothèque et demandaient à consulter les mêmes livres, en les échangeant cette fois contre des versions contrefaites que les experts qualifiaient de « d’une qualité exceptionnelle ».

D’autres fois, les méthodes du groupe n’étaient pas aussi discrètes. Ils entraient simplement par effraction dans les bibliothèques et volaient les livres, après avoir étudié et décidé ce qui valait la peine d’être pris.

Un effort coordonné au-delà des frontières de l’UE

Europol a lancé une enquête sur les livres rares volés après que les autorités françaises ont informé l’agence des livres manquant dans les bibliothèques françaises ; d’autres États membres ont confirmé plus tard qu’ils avaient observé une MO similaire dans leurs bibliothèques nationales.

Parmi les institutions qui ont signalé des vols, citons la bibliothèque universitaire de Vilnius – qui a signalé 17 livres d’une grande importance historique et culturelle d’une valeur totale d’environ 440 000 €, volés dans la salle de lecture des livres rares et dans la salle de lecture du professeur en mai 2023.

Dans le cadre d'une opération policière coordonnée contre les cambrioleurs de livres, 27 sites différents en Géorgie et en Lettonie ont été perquisitionnés.
Dans le cadre d’une opération policière coordonnée contre les cambrioleurs de livres, 27 sites différents en Géorgie et en Lettonie ont été perquisitionnés.

L’année dernière, l’Université de Varsovie a également signalé des vols de premières éditions d’œuvres de Pouchkine et de Gogol.

Outre les quatre suspects géorgiens arrêtés lors du raid de la semaine dernière, trois autres suspects géorgiens ont été appréhendés plus tôt en Estonie, en France et en Lituanie et deux autres sont en détention en France depuis leur arrestation à Bruxelles en novembre 2023.

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