France : investissement de 1,7 milliard d’euros dans l’uranium pour rompre les liens avec la Russie

Milos Schmidt

France : investissement de 1,7 milliard d’euros dans l’uranium pour rompre les liens avec la Russie

La société française d’énergie nucléaire Orano investit 1,7 milliard d’euros pour augmenter sa capacité d’enrichissement d’uranium et réduire sa dépendance à l’égard de la Russie.

Le conseil d’administration d’Orano a approuvé jeudi une augmentation de 30 % de la capacité de production de son usine du Tricastin, dans le sud de la France, le plus grand site de technologie nucléaire d’Europe.

Le projet et le financement qui en découle permettront à la France de sortir de sa dépendance vis-à-vis de la Russie.

« Dans le contexte géopolitique actuel, cette augmentation des capacités d’enrichissement a pour but de renforcer la souveraineté énergétique occidentale en France », a déclaré Claude Imauven, président du conseil d’administration d’Orano, dans un communiqué.

La multinationale française, spécialisée dans le cycle du combustible nucléaire, a déclaré que l’augmentation de ses capacités de production d’uranium lui permettrait de fournir de l’énergie à 120 millions de foyers.

L’uranium enrichi est plus efficace pour la production d’énergie que l’uranium naturel, car sa réaction de fission (éclatement des atomes et production de chaleur) est plus facile à obtenir – ce qui, à son tour, produit de l’énergie nucléaire.

Il existe aujourd’hui quatre groupes d’enrichissement d’uranium dans le monde, Orano étant le plus petit avec ses activités représentant 12 % du marché mondial. La société nationale chinoise CNNC arrive en deuxième position (14 %), suivie du groupe européen Urenco (31 %).

Le leader mondial est la société russe Rosatom, qui produit 43 % de l’uranium enrichi mondial.

La nécessité de l’autonomie dans le secteur énergétique

La guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine a rappelé aux dirigeants du monde entier à quel point l’indépendance énergétique est cruciale.

Le manque de préparation dans ce domaine a largement contribué à la crise énergétique et à la crise du coût de la vie que traverse actuellement l’Europe.

Depuis mars 2022, l’Union européenne cherche à réduire sa dépendance au pétrole et au gaz russes.

Même si le bloc a déjà pris plusieurs mesures cruciales, un tel changement prend du temps : l’UE prévoit de mettre fin à ses exportations de combustibles fossiles depuis la Russie en 2027.

Pendant ce temps, l’argent européen continuera d’affluer vers la Russie et financera indirectement la guerre du pays.

Dans son communiqué, la société française Orano ne fait pas directement référence à la Russie, mais évoque la nécessité de retrouver sa souveraineté. Encore une fois, un tel changement ne sera pas immédiat, puisque la production annoncée devrait démarrer en 2028.

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