L’annonce intervient après des années de frottement diplomatique qui ont atteint un coup de couteau récent.
Le Premier ministre français François Bayrou a annoncé mercredi que son gouvernement « réexaminerait » un pacte de migration de 1968 qui a historiquement permis aux Algériens de s’installer en France.
Le ministère de l’Affaire des Affaires étrangères de l’Algérie a répondu fermement à Bayrou jeudi, avertissant que le pays n’accepterait pas d’être « abordé avec des ultimatums, des avertissements ou des menaces ».
Les tensions entre Paris et Alger ont augmenté depuis samedi dernier, lorsqu’un citoyen algérien qui avait reçu une obligation de déménagement le Territoire Français, l’ordonnant l’obligeant à quitter le territoire français, a tué une personne et blessé d’autres dans une attaque de couteau dans la ville de Mulhouse.
« Le drame à Mulhouse était possible parce que ce citoyen algérien était sous l’ordre de quitter le pays et a été présenté pour rapatriement 14 fois … et à chaque fois refusé », a déclaré Bayrou lors d’une conférence de presse mercredi.
Le gouvernement français a accusé Alger de ne pas respecter son équipe de l’accord de 1968, qui a été indiqué après que l’ancienne colonie française ait été indépendante en 1962.
L’accord a été révisé plusieurs fois, notamment avec l’introduction d’une exigence de visa pour les ressortissants algériens en 1986.
Bayrou a fait valoir que l’accord accorde aux ressortissants des Algériens des « avantages considérables » qui étaient « justifiés par l’histoire », mais qu’Alger a refusé de coopérer sur des « points fondamentaux », y compris « la réadmission des citoyens algériens ».
Il a déclaré que le gouvernement français aurait besoin de six semaines pour examiner la situation, ajoutant que le gouvernement algérien recevrait « une liste d’urgence de personnes qui devraient pouvoir retourner dans leur pays et que nous considérons comme particulièrement sensibles ».
« Nous voulons trouver des moyens de veiller à ce que les accords soient respectés. Si ce n’est pas le cas, les avantages particuliers devront être remis en question », a averti Bayrou.
Le ministère de l’Affaire des Affaires étrangères de l’Algérie a répondu en déclarant que «toute altération de l’accord de 1968, qui a déjà été dépouillé de son essence et de son substance, entraînera une décision similaire concernant d’autres accords et protocoles de même nature».
Lors de la même conférence de presse, Bayrou a soulevé des inquiétudes quant à la situation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu par l’Algérie depuis novembre. Le président Emmanuel Macron a accusé l’Algérie de « se déshabiller » en emprisonnant le critique de 75 ans du gouvernement algérien.
Les législateurs algériens ont accusé le Parlement européen d’ingérence après avoir adopté une motion critiquant l’arrestation du Sansal le mois dernier.
Les derniers naissiers interviennent alors que les relations entre la France et son ancienne colonie se détériorent depuis des mois, le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau accusant auparavant le gouvernement algérien de chercher à «humilier» la France.
Les tensions se sont intensifiées en juillet après que le gouvernement de Macron a inversé sa position historique sur le territoire contesté du Sahara occidental, choisissant de soutenir la réclamation de longue date du Maroc.
Cette décision s’est avérée très impopulaire auprès de l’Algérie, qui soutient la revendication du peuple local de l’autodétermination du peuple Sahrawi. Pour exprimer sa désapprobation de la décision de la France, le gouvernement algérien a rappelé son ambassadeur de Paris.
Après avoir été réélue en septembre, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé qu’il ne se rendrait pas en France, après avoir reporté à plusieurs reprises une visite d’État qui a été prévue pour la première fois pour mai 2023.
Depuis son arrivée au pouvoir, Tebboune a réprimé la liberté d’expression en Algérie, emprisonnant des journalistes et des militants pro-démocratie.
Un différend sur les influenceurs
Le diplomatique franco-algérien s’est même répandu sur les réseaux sociaux, les autorités françaises qui ont arrêté et détenu une série d’influenceurs algériens, dont certains sont deux ressortissants.
Les influenceurs ont été accusés d’avoir exprimé leur soutien aux autorités algériennes en ligne et d’inciter la violence contre la France.
Le cas de Boualem Naman, 59 ans, est particulièrement controversé, un nettoyeur qui porte le nom de « Doualemn » sur les réseaux sociaux. Il a été arrêté début janvier pour promouvoir la violence contre un militant algérien de l’opposition sur les réseaux sociaux.
Naman a ensuite été expulsé en Algérie, mais a été interdit d’entrer, car les autorités ont insisté pour qu’il méritait le droit à un procès équitable en France.
L’ordonnance d’expulsion de Naman a ensuite été levée par un tribunal administratif local, une décision que Retailleau a déclaré qu’il ferait appel.