Tourists in Amsterdam, illustration

Jean Delaunay

Eurovues. Les nouvelles règles de l’UE visant à mettre fin aux locations illégales à court terme constituent un changement bienvenu

La réglementation constitue une avancée prometteuse vers la réalisation d’un écosystème équilibré pour les locations à court terme, servant les intérêts à la fois du public et des visiteurs de nos villes, écrit Famke Halsema.

Jeudi, le Parlement européen a adopté un règlement concernant le partage et la collecte de données pour les services de Location d’hébergements de Courte Durée (STR).

Ce texte législatif est crucial pour de nombreuses villes européennes, en particulier celles confrontées à une pénurie de logements et à des défis liés au tourisme.

Le principal avantage pour les villes est que la réglementation impose des obligations de partage de données sur les plateformes de location à court terme – des données que nous réclamons depuis des années, mais que nous n’avons jamais reçues.

Ces nouvelles obligations, notamment la suppression obligatoire des publicités illégales, nous aideront à faire respecter les réglementations existantes.

C’est une question d’approche équilibrée

Les règles locales assurent un développement équilibré de la location courte durée dans notre société, protègent la qualité de vie de nos quartiers et empêchent le retrait du marché des logements résidentiels.

Le service en ligne de locations à court terme étant par nature transnational, une initiative législative de l’UE était impérative.

Nous saluons ce règlement européen, qui marque la fin d’un processus entamé en 2018. À l’époque, l’Alliance des villes européennes sur les locations de vacances à court terme, dirigée par ma propre ville, Amsterdam, faisait part de ses préoccupations à la Commission européenne sur l’impact de locations à court terme sur les villes.

Même si les villes continueront d’être ouvertes et accueillantes, des déséquilibres risquent de se produire entre le nombre croissant de visiteurs et notre population locale. Réduire les locations illégales de courte durée est l’une des clés dont nous disposons pour rétablir et maintenir cet équilibre.

Des touristes font la queue pour entrer dans la Maison d'Anne Frank à Amsterdam, décembre 2017
Des touristes font la queue pour entrer dans la Maison d’Anne Frank à Amsterdam, décembre 2017

Ces hébergements temporaires avec services en ligne ont connu une croissance impressionnante au cours des années précédentes, ce qui a conduit les gouvernements locaux à mettre en œuvre des règles visant à protéger les intérêts publics.

Cependant, les administrations municipales ne disposaient d’aucune information sur l’emplacement du logement, pour combien de nuits il était disponible ou sur le nombre d’invités impliqués.

Nous ne sommes pas opposés aux locations à court terme. Cependant, il doit y avoir une approche réglementaire équilibrée sur le sujet.

Pour faire respecter ces règles, comme la limitation du nombre maximum de locations autorisées par an dans un logement, l’accès aux données est indispensable.

Alors que le tourisme est en hausse, les logements abordables pour les résidents diminuent

Pour garantir une compréhension plus large de cette question, plusieurs dimensions doivent être soulignées.

Premièrement, les villes européennes abritent certains des plus beaux centres historiques du monde et jouent un rôle clé pour faire de l’Europe la première destination d’un secteur touristique en pleine croissance.

La Commission européenne du voyage s’attend à ce que les arrivées de touristes internationaux en Europe atteignent les niveaux d’avant la pandémie cette année, soit un an plus tôt que prévu. Bref, le tourisme est en plein essor.

Même si les villes continueront d’être ouvertes et accueillantes, des déséquilibres risquent de se produire entre le nombre croissant de visiteurs et notre population locale. Réduire les locations illégales de courte durée est l’une des clés dont nous disposons pour rétablir et maintenir cet équilibre.

Des limites aux locations à court terme sont nécessaires pour garantir que notre parc de logements reste disponible à des fins résidentielles, pour pouvoir accueillir tous les étudiants, enseignants, policiers, travailleurs de la santé, commerçants, chauffeurs de taxi et bien d’autres résidents qui contribuent au bien-être social. tissu de nos villes.

Un cycliste passe devant le Rijksmuseum d'Amsterdam, octobre 2004
Un cycliste passe devant le Rijksmuseum d’Amsterdam, octobre 2004

Deuxièmement, de nombreuses villes européennes sont confrontées à un manque persistant et croissant de logements abordables et décents. À Amsterdam, par exemple, il existe actuellement une liste d’attente d’environ 13 ans pour obtenir un logement social pour les personnes aux revenus modestes.

Pendant ce temps, sur le marché locatif privé, les prix sont prohibitifs, bien au-delà de ce que les ménages moyens peuvent se permettre.

Des limites aux locations à court terme sont nécessaires pour garantir que notre parc de logements reste disponible à des fins résidentielles, pour pouvoir accueillir tous les étudiants, enseignants, policiers, travailleurs de la santé, commerçants, chauffeurs de taxi et bien d’autres résidents qui contribuent au bien-être social. tissu de nos villes.

Enfin, les gouvernements locaux ont une responsabilité importante dans la sauvegarde de l’habitabilité dans leurs villes. Les locations de courte durée nécessitent une réglementation, car le caractère anonyme de ces séjours temporaires, généralement basés dans des zones résidentielles, a tendance à être corrélé aux nuisances locales, telles que les déchets et le bruit.

La nouvelle réglementation profitera à tous

L’alliance de nos villes remercie la Commission européenne d’avoir proposé une législation alignée sur nos objectifs. Cette réglementation sert non seulement les intérêts publics que j’ai déjà mentionnés, mais profite également aux consommateurs en promouvant la transparence et en empêchant les touristes de séjourner dans des hébergements illégaux.

Nous espérons que la nouvelle réglementation clôturera le long chapitre de litiges dans lesquels nos règles locales ont été contestées par les plateformes en ligne – et qu’elle marquera un nouveau départ pour la coopération entre les autorités publiques et le secteur.

Le règlement constitue une avancée prometteuse vers la réalisation d’un écosystème équilibré pour la location à court terme, servant les intérêts à la fois du public et des visiteurs de nos villes. Notre alliance suivra de près sa mise en œuvre et vise à être impliquée en tant que partie prenante clé dans son évaluation.

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