EuroViews. L'utilisation de fonds publics pour manipuler le public n'est pas une politique - c'est de la propagande

Jean Delaunay

EuroViews. L’utilisation de fonds publics pour manipuler le public n’est pas une politique – c’est de la propagande

L’utilisation du pouvoir institutionnel de la Commission européenne pour cibler les entreprises ou truquer le processus politique n’est pas une stratégie. C’est un abus. Et aucune quantité de changements de vitre des ONG ne change, écrit Joachim Nikolaus Steinhöfel.

La semaine dernière, la sortie allemande Welt Am Sonntag a découvert un scandale politique qui coupe directement au cœur de la crédibilité démocratique de l’UE. **

Des documents divulgués révèlent que la Commission européenne a discrètement canalisé l’argent des contribuables aux ONG environnementales pour financer des poursuites et des campagnes orchestrées – non contre les pollueurs, mais contre des entreprises allemandes privées.

L’opération a été réalisée dans l’ombre, avec des bureaucrates de Bruxelles et des groupes de militants coordonnant leurs mouvements à huis clos.

Le but? Pas politique. Pas la science. Politique. Les documents suggèrent un effort délibéré pour orienter l’opinion publique vers l’agenda climatique de l’UE et pour manipuler des membres élus du Parlement européen. Des millions d’euros ont changé de mains dans le processus.

Ça va mieux. Selon le rapport, les responsables de la Commission ont enrôlé «Amis de la Terre» pour torpiller l’accord de libre-échange de l’UE-Mercosur – à ce moment-là, d’autres départements de la même institution travaillaient pour faire avancer l’accord.

Ce n’est pas une stratégie. C’est le sabotage – en utilisant de l’argent public.

Interrogé sur tout cela, la Commission a plaidé l’ignorance. Un porte-parole a déclaré à L’Observatoire de l’Europe: «Contrairement aux rapports des médias, il n’y a pas de contrats secrètes entre la Commission et les ONG.»

C’est parfait. Si les contrats ne sont pas secrètes, voyons-les. Et s’ils ne sont pas publiés, ils sont secrètes. C’est aussi simple que cela.

Ce n’est pas seulement une mauvaise optique – c’est un problème constitutionnel

Le vrai scandale va plus loin. Un nombre croissant d’ONG sont devenus des armées de procuration politiques – désireuses d’être embauchées, désireuses d’être utilisées.

Certains ont été fondés à cette fin. À ce stade, il peut être plus honnête de les appeler GOS: les organisations gouvernementales avec un budget de relations publiques.

Ce n’est pas seulement une mauvaise optique. C’est un problème constitutionnel. En Allemagne, la Cour constitutionnelle fédérale a statué en 2022 que la chancelière de l’époque Angela Merkel avait violé la Constitution lorsqu’elle a publiquement condamné l’élection démocratique d’un gouverneur régional – et a exigé que le résultat soit «inversé».

Pourquoi? Parce que lorsque l’État intervient dans le processus politique, il cesse d’être un acteur neutre. Et la neutralité politique de l’État est une obligation constitutionnelle.

Ce principe s’applique également à Bruxelles. Les institutions de l’UE n’ont pas le droit d’externaliser les combats politiques aux organisations qu’ils financent – en particulier lorsqu’ils financent des attaques contre des entités privées ou cherchent à influencer la législation par furtivité.

La Commission est liée par la Charte des droits fondamentaux. S’il ne peut pas supprimer légalement la dissidence, il ne peut pas payer à quelqu’un d’autre de le faire non plus. Le financement des ONG dans le but de contourner ces contraintes sape l’équilibre institutionnel et constitue une mauvaise utilisation des fonds publics.

Lorsque la Commission tente de mettre en œuvre indirectement les mesures politiques par le biais des ONG, elle violait l’obligation d’agir d’agir et peut également violer les droits fondamentaux des autres – y compris la liberté d’expression, la liberté d’association et le principe de l’égalité de traitement.

L’utilisation de fonds publics pour manipuler le public n’est pas une politique. C’est de la propagande.

L’utilisation du pouvoir institutionnel de la Commission européenne pour cibler les entreprises ou truquer le processus politique n’est pas une stratégie. C’est un abus. Et aucune quantité de robe de fenêtre ONG ne change.

Si la commission veut défendre la démocratie et les droits fondamentaux, il devrait commencer par respecter les deux.

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