President of European Central Bank Christine Lagarde attends a press conference after a meeting of the ECB

Jean Delaunay

État de l’Union : taux d’intérêt bas et défis alimentaires

La baisse « historique » des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne et les défis alimentaires de l’Union européenne – tant en matière de production agricole que de gaspillage alimentaire – sont les principaux sujets de cette semaine.

La crise inflationniste la plus récente a débuté en 2022, à la suite de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, l’indice des prix à la consommation harmonisé de l’UE culminant à 10,6 % en octobre 2022.

En réponse, la Banque centrale européenne (BCE) a commencé à relever les taux d’intérêt, mettant les ménages et les entreprises sous pression en raison du montant élevé de leurs paiements bancaires.

Deux ans plus tard, l’inflation dans la zone euro est tombée à 2,6% – proche des 2% considérés comme le taux idéal -, c’est pourquoi la BCE a fait une annonce qui devrait apporter un soulagement.

La baisse des taux d’intérêt de 25 points de base a été expliquée par sa présidente, Christine Lagarde, comme une décision prudente compte tenu des risques qui subsistent.

« Nous sommes déterminés à faire en sorte que l’inflation revienne à temps à notre objectif de 2% à moyen terme. Nous maintiendrons les taux directeurs suffisamment restrictifs aussi longtemps que nécessaire pour atteindre cet objectif », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.

Les agriculteurs manifestent à nouveau

«Agriculteurs guerriers», c’est ainsi que se sont appelés les participants à une manifestation cette semaine à Bruxelles. Ils sont mécontents des récents changements introduits dans la politique agricole commune (PAC) pour répondre à la vague de protestations qui dure depuis six mois.

La manifestation était organisée par des organisations agricoles proches de l’extrême droite et comprenait des intervenants appartenant à ces partis, venus par exemple de Pologne, de Belgique et des Pays-Bas. Le Copa-Cogeca, la principale fédération d’agriculteurs européens, n’y a pas participé.

Cependant, les organisateurs ont rejeté cette association, Sieta van Keimpema de la Farmers Defence Force déclarant « c’est un mensonge que nous avons entendu à plusieurs reprises. Il n’y a pas de politique dans cette manifestation et il n’y a rien d’extrême à part les gens qui mentent ».

Il est essentiel de produire des aliments de qualité à un prix équitable, mais aussi d’éviter le gaspillage alimentaire, qui équivaut à 20 % de ce qui est acheté par les consommateurs. Le gaspillage alimentaire a un impact environnemental important en termes d’utilisation des terres et de l’eau, mais aussi en termes d’émissions de gaz polluants qui affectent le climat.

Pour discuter de solutions, la Commission européenne a organisé cette semaine le Forum européen sur le gaspillage alimentaire des consommateurs, avec des chercheurs et d’autres professionnels, dont Christophe Diercxsens, directeur des affaires publiques de l’entreprise à impact social Too Good To Go.

« La Commission européenne a mis sur la table une proposition visant à introduire des objectifs juridiquement contraignants pour réduire le gaspillage alimentaire dans l’UE, qui est actuellement en cours de négociation au sein des institutions européennes », a-t-il expliqué à L’Observatoire de l’Europe.

« Au niveau des consommateurs, il est important d’avoir plus de campagnes éducatives pour qu’il y ait un nouveau respect pour l’alimentation et aussi de faire preuve d’un peu de bon sens avec certaines pratiques. Donc apprendre à cuisiner avec des surplus d’ingrédients par exemple, avoir des restes de la journée par exemple », a-t-il ajouté.

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