Enceinte de son 13ᵉ enfant et voici ce qu’elle touche en allocations familiales

Bastien

Enceinte de son 13ᵉ enfant : voici ce qu’elle touche en allocations familiales

Dans un Royaume-Uni en proie à des tensions budgétaires, le cas de Cheryl Prudham relance le débat sur les aides sociales. Cette mère de 12 enfants, bientôt 13, perçoit des allocations annuelles conséquentes. Une situation qui interpelle autant qu’elle divise.

Une famille hors norme, un système sous tension

Cheryl Prudham, citoyenne britannique, s’apprête à donner naissance à son 13ᵉ enfant, le premier avec son nouveau compagnon Lee Ball, âgé de 29 ans. Déjà mère de 12 enfants, issus de trois précédentes unions, elle forme avec son nouveau partenaire un foyer qui attire l’attention des médias… et celle de l’opinion publique.

En cause : le niveau d’allocations familiales que ce couple perçoit. Selon les données disponibles, leur foyer toucherait près de 47.000 euros par an de la part de l’État britannique. Une somme qui pourrait encore augmenter de 834 euros supplémentaires avec l’arrivée de ce nouveau-né. À cela s’ajouteraient jusqu’à 4.000 euros d’économies fiscales du fait de leur configuration familiale.

Interrogée à plusieurs reprises, Cheryl affirme ne pas avoir honte de bénéficier de ces aides : « Ils ont été créés dans ce but, pourquoi ne pourrais-je pas en profiter comme il se doit ? ». Une déclaration qui soulève une question de fond sur la finalité du système social britannique.

Le modèle britannique : ciblé, mais généreux

Le système d’aides familiales au Royaume-Uni repose sur deux piliers : le Child Benefit et l’Universal Credit.

  • Le Child Benefit verse environ 30,20 euros par semaine pour le premier enfant, puis 20 euros pour chaque enfant supplémentaire. Cela représente, pour une famille de trois enfants, environ 2.250 euros par an. Au-delà, le montant augmente mécaniquement avec chaque naissance.
  • L’Universal Credit, quant à lui, est une aide globale destinée aux foyers à faibles revenus, pouvant englober allocations logement, enfants, chômage, etc. Les montants varient selon les situations, mais peuvent dépasser les 15.000 euros par an dans certains cas.

Le système britannique, à la différence du modèle français, est moins universel mais plus ciblé. Les foyers sans revenus ou à très faibles ressources en sont les principaux bénéficiaires. À partir d’un revenu annuel de 50.000 livres sterling (soit environ 59.000 euros), les aides sont partiellement ou totalement récupérées via l’impôt.

Un cas isolé ou révélateur ?

Le cas de Cheryl Prudham est emblématique de la tension entre deux visions du système social : d’un côté, un outil de protection pour les familles en difficulté ; de l’autre, un levier d’optimisation utilisé par certains pour maximiser les aides sans participation active au monde du travail.

Il serait pourtant réducteur d’en faire un exemple généralisable. Les naissances multiples associées à une dépendance structurelle aux aides sociales restent marginales. Mais leur forte visibilité médiatique renforce le sentiment d’injustice chez une partie de la population active, qui se perçoit comme contributrice d’un système dont elle ne bénéficie pas directement.

La situation de Cheryl soulève donc une interrogation légitime : jusqu’où un État doit-il soutenir financièrement les choix familiaux de ses citoyens, sans glisser vers une forme de dépendance encouragée ? C’est cette ligne de crête que les politiques sociales britanniques – et, dans une certaine mesure, françaises – doivent désormais clarifier.

Car derrière les chiffres se cache une réalité plus vaste : la difficulté à concilier solidarité et responsabilité individuelle, dans un contexte où chaque euro public est de plus en plus scruté.

Laisser un commentaire

quatre + 10 =