A man counts Lebanese pounds at an exchange shop, in Beirut.

Jean Delaunay

« En dehors des banques »: une start-up fintech suisse au service des clients issus d’économies en difficulté

La société fintech suisse nsave développe un compte bancaire offshore pour aider les personnes issues des « économies en difficulté » à protéger leur argent de la dépréciation monétaire.

Une fintech suisse appelée nsave développe un compte bancaire offshore pour aider les personnes issues d’économies fragiles à protéger leur argent contre la dépréciation monétaire.

Amer Baroudi, co-fondateur de nsave, a dû fuir sa ville natale de Damas, en Syrie, lorsqu’il était enfant. Lorsque sa famille s’est réinstallée dans un nouveau pays, il a déclaré que c’était un défi de faire les choses de base, y compris d’ouvrir un compte bancaire.

Selon Baroudi, les banques procèdent à des évaluations des risques pour chaque client qui les contacte pour un compte et le pays d’origine d’une personne joue un rôle dans sa décision de travailler avec vous.

« Votre origine fait partie de cette évaluation des risques… elle est si importante qu’elle vous exclut des banques et contribue à vous maintenir financièrement exclu », a déclaré Baroudi.

Pour cette raison, la fintech ne fonctionnera qu’avec des personnes issues d’économies en difficulté.

Baroudi a cité le Liban comme exemple. Les données de la Banque mondiale montrent qu’un taux d’inflation de 17 pour cent, l’un des taux nationaux les plus élevés au monde, a fait perdre à la lire environ 98 pour cent de sa valeur d’avant la crise en février 2023.

Le plus gros problème pour leurs clients est de trouver un endroit où stocker leur argent, a poursuivi Baroudi, donc pour l’instant c’est ce que propose l’application : un simple compte offshore où les gens peuvent stocker leurs fonds ou les échanger contre des devises « plus fortes » comme l’euro, dollar ou livre sterling, qui sont moins sujets à une dépréciation rapide.

Les clients téléchargent l’application, puis subissent une évaluation complète qui, selon Baroudi, est basée sur les « réglementations strictes » que l’entreprise doit suivre. Chaque client se voit ensuite attribuer un score de risque et pourrait éventuellement se voir demander des documents supplémentaires ou répondre à davantage de questions.

Baroudi a déclaré qu’ils effectuaient également des « évaluations continues » comme n’importe quelle banque pour se protéger contre le blanchiment d’argent et la fraude.

Nsave bénéficie du soutien d’une institution financière réglementée en Suisse pour pouvoir proposer ces comptes, a poursuivi Baroudi, mais il n’a pas révélé laquelle.

La startup a récemment obtenu 4 millions de dollars (3,7 millions d’euros) de financement d’amorçage auprès de Sequoia Capital et TQ Ventures, deux sociétés américaines de capital-risque, et de quelques autres partenaires, dont la Fondation Genevoise pour l’Innovation Technique (FONGIT), basée à Genève.

« Construire un produit conforme à des réglementations financières strictes n’est pas une tâche facile… et c’est pourtant exactement ce que nsave a fait », a écrit George Robson de Sequoia dans l’annonce de leur partenariat.

« Nous sommes impatients de voir davantage d’utilisateurs bénéficier des avantages maintenant que l’application est en ligne », a-t-il ajouté.

Baroudi a déclaré que l’objectif à l’avenir est d’aider les personnes issues de ces économies en difficulté à faire fructifier leur argent, en proposant éventuellement des services d’investissement.

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