French Far-right party National Rally president Jordan Bardella delivers a speech at a meeting, in Marseille, southern France, Sunday, March 3, 2024.

Jean Delaunay

Elections européennes : le candidat français d’extrême droite lance sa campagne mais évite la confrontation

Quelques heures seulement après le discours européen de Macron, le chef du parti d’extrême droite français Jordan Bardella a convoqué jeudi à Paris une conférence de presse de dernière minute pour dévoiler sa campagne pour les élections européennes… mais a refusé de répondre aux questions.

Le chef du parti d’extrême droite Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a dévoilé jeudi son programme pour les élections européennes, peu après qu’Emmanuel Macron ait prononcé un discours axé sur l’Europe plus tôt dans la matinée.

Celui de 28 ans, en tête des sondages, a surtout profité de l’occasion pour critiquer le dirigeant français, ciblant l’implication de Macron dans la campagne électorale.

« Le Président a décidé d’intervenir directement et personnellement dans une campagne électorale. Intervenir de cette manière constitue un engagement personnel, symbolique et politique », a-t-il déclaré au siège de son parti à Paris.

« Si le parti d’Emmanuel Macron perdait ces élections européennes, le Président devra en accepter les conséquences. Je ne vois pas d’autre option que de dissoudre l’Assemblée nationale ».

En ciblant Macron, le chef du Rassemblement national Jordan Bardella a déployé son programme contre ce qu’il appelle une Europe « bureaucratique » et « l’immigration de masse ».

Il a également exprimé son opposition à l’adhésion à l’UE de pays comme l’Ukraine et la Turquie.

Discours écourté, pas de questions

Le discours de Bardella a duré 20 minutes avant que le candidat ne disparaisse soudainement, refusant de répondre aux questions.

Il a laissé la parole à son directeur de campagne alors que les journalistes exprimaient leur mécontentement.

« Emmanuel Macron n’a pas répondu aux questions des journalistes, donc Jordan Bardella ne répondra pas non plus aux questions ce soir », a tenté de justifier Alexandre Loubet, son directeur de campagne.

Ce n’est pas la première fois que la figure privilégiée de l’extrême droite évite la confrontation. Il avait auparavant refusé de participer à trois débats contre ses rivaux, dont un récent sur l’environnement à Angers, dans l’ouest du pays, la semaine dernière.

Cette question esquivée survient alors que le parti de Bardella fait face à une vague de scandales.

Le numéro 3 du parti pour les élections européennes, Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, a récemment été visé par une plainte déposée par deux ONG l’accusant de complicité de crimes contre l’humanité pour avoir participé au refoulement de bateaux de migrants en Méditerranée.

Et l’homologue allemand du Rassemblement national, le parti d’extrême droite AFD, a été accusé d’espionnage et de corruption suite à des allégations selon lesquelles un collaborateur d’un député européen aurait espionné pour le compte de la Chine.

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