Des millions d'airbags doivent être rappelés aux États-Unis. Qu'en est-il de l'Europe ?

Jean Delaunay

Des millions d’airbags doivent être rappelés aux États-Unis. Qu’en est-il de l’Europe ?

Les autorités américaines pourraient rappeler 52 millions de gonfleurs d’airbags après des accidents mortels. Les airbags sont utilisés dans des millions de véhicules de 11 constructeurs différents. L’Europe pourrait-elle emboîter le pas ?

Des responsables de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) des États-Unis ont tenu une audience publique jeudi pour suggérer au gouvernement de rappeler 52 millions de gonfleurs d’airbags, produits par ARC Automotive et Delphi Automotive Systems.

L’audience publique de la NHTSA, rarement utilisée, pourrait donner lieu à l’un des rappels les plus importants de l’histoire des États-Unis.

Il s’agit de la dernière étape de l’enquête de la NHTSA, qui a duré huit ans, après que les producteurs des gonfleurs défectueux ont initialement refusé de procéder à un rappel.

Quel est le problème?

La NHTSA affirme que les airbags défectueux ont été responsables d’au moins sept blessures et deux décès aux États-Unis et au Canada depuis 2009.

Selon leurs investigations, les gonfleurs d’airbags en question pourraient se rompre et faire voler des fragments métalliques.

« Ces gonfleurs d’airbags peuvent se rompre lorsque l’airbag du véhicule est commandé pour se déployer, provoquant l’éjection avec force de débris métalliques dans l’habitacle du véhicule », a écrit la NHTSA dans un document de décision initial. « Une rupture du gonfleur d’airbag présente un risque déraisonnable de blessures graves, voire de mort, pour les occupants du véhicule. »

ARC, acquis en 2016 par le promoteur immobilier chinois Yinyi Group, insiste sur le fait que le rappel n’est pas nécessaire et que les gonfleurs rompus étaient des « incidents isolés ».

Delphi Automotive a fabriqué environ 11 millions de gonfleurs jusqu’en 2004 dans le cadre d’un accord de licence avec ARC, qui a fabriqué les 41 millions de gonfleurs restants.

Reuters rapporte que les gonfleurs en question ont été utilisés dans des véhicules produits entre 2000 et début 2018 par des constructeurs automobiles, notamment General Motors, Ford Motor, Stellantis, Tesla, Toyota Motor, Hyundai, Kia, Mercedes-Benz, BMW et Volkswagen.

Est-ce un problème en Europe ?

L’Observatoire de l’Europe a contacté les constructeurs automobiles répertoriés par Reuters ainsi que le Conseil européen de la sécurité des transports pour voir si les voitures européennes pourraient potentiellement rouler avec les mêmes airbags défectueux.

Au moment de la publication de cet article, seuls deux d’entre eux avaient répondu : Mercedes-Benz et Hyundai.

La première a déclaré avoir reçu une lettre de la NHTSA datée du 5 septembre, indiquant que l’agence avait pris une « première décision selon laquelle certains gonfleurs d’airbags frontaux fabriqués par ARC Automotive et Delphi Automotive Systems contenaient un défaut lié à la sécurité ».

Mercedes-Benz a également déclaré qu’elle révisait la décision initiale de la NHTSA. « Sur la base des informations limitées actuellement disponibles, le type de gonfleur ARC (…) (en question) a été installé exclusivement dans certains véhicules intelligents », ajoute le communiqué.

Un porte-parole de Hyundai a déclaré que la société sud-coréenne était au courant de l’enquête de la NHTSA, qu’elle était « pleinement engagée » envers la sûreté et la sécurité de nos clients et qu’elle coopérait avec la NHTSA.

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