Le démarchage téléphonique reste une source de nuisance quotidienne pour de nombreux Français, malgré les initiatives gouvernementales destinées à en réguler la pratique. Selon une étude de l’UFC-Que Choisir, un citoyen reçoit en moyenne quatre appels non sollicités par semaine, soulignant l’ampleur du phénomène. Au-delà de l’agacement, il existe une stratégie plus efficace que le simple refus abrupt d’un appel : la diplomatie et l’anticipation.
Pourquoi raccrocher brutalement est contre-productif
Face à un appel de démarchage, la réaction instinctive consiste souvent à raccrocher immédiatement. Pourtant, cette attitude peut s’avérer contre-productive. Les centres d’appels conservent des bases de données dans lesquelles les réponses hostiles ou abruptes sont souvent interprétées comme un signal à retenter ultérieurement. Ainsi, un simple refus poli, voire une demande explicite de retrait de leurs fichiers, est statistiquement plus susceptible de réduire durablement le nombre d’appels.
Un arsenal juridique à connaître
Les règles encadrant le démarchage se sont renforcées ces dernières années. Toute entreprise contactant un particulier inscrit sur Bloctel s’expose à des sanctions pouvant atteindre 75 000 euros pour une personne physique et 375 000 euros pour une personne morale. De plus, les plages horaires autorisées sont strictement définies : entre 10h et 13h puis entre 14h et 20h en semaine, jamais le week-end ni les jours fériés.
Par ailleurs, les numéros de démarchage doivent être clairement identifiables et ne peuvent plus emprunter les préfixes réservés aux communications privées (06 et 07). Des préfixes spécifiques, tels que 0162, 0270, 0377, 0424, 0568 ou encore 0948, permettent d’identifier immédiatement un appel commercial.
Comment agir concrètement
Afin de réduire le harcèlement téléphonique, plusieurs stratégies efficaces peuvent être mises en place :
- Identifier le numéro avant de répondre. Si le préfixe correspond à un indicatif de démarchage, il est prudent de bloquer ce numéro sans décrocher.
- Installer une application de filtrage. Par exemple, Orange Téléphone propose un système collaboratif efficace pour bloquer automatiquement les appels non désirés, grâce à une base de données enrichie en continu.
- Utiliser Bloctel. Bien que son efficacité soit parfois critiquée, l’inscription reste une démarche obligatoire pour pouvoir faire valoir ses droits en cas d’infractions.
Une vigilance permanente nécessaire
Malgré les dispositifs en place, certaines entreprises contournent encore les interdictions à travers des pratiques élaborées : recours à des sous-traitants à l’étranger, numéros masqués ou encore argumentaires détournant la notion de démarchage. À ce titre, la vigilance reste de mise. Savoir reconnaître un numéro suspect, garder son calme lors des échanges et systématiquement signaler les abus sont des réflexes essentiels pour espérer une accalmie durable.
L’efficacité repose ainsi sur une approche combinant connaissance des règles, usage des outils technologiques et comportement adapté face aux appels intrusifs. Une stratégie qui, à défaut d’éradiquer totalement le phénomène, permet d’en réduire sensiblement la fréquence.
