mine de 216 milliards €

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Chine : découverte d’une mine de 216 milliards € avec 470 000 tonnes de terres rares

La Chine, déjà première puissance mondiale dans l’exploitation des terres rares, vient de franchir une nouvelle étape stratégique. Dans la province du Yunnan, à Honghe, un gisement estimé à plus de 470 000 tonnes de minéraux critiques a été identifié, avec une valeur théorique dépassant les 216 milliards d’euros. Cette découverte confirme la volonté de Pékin de consolider sa position dominante sur un marché essentiel à la transition énergétique et aux technologies de pointe.

Un gisement stratégique au cœur du Yunnan

Selon les autorités géologiques chinoises, ce site renferme des quantités significatives de praséodyme, néodyme, dysprosium et terbium. Ces quatre éléments sont au cœur de la production d’aimants permanents, indispensables aux éoliennes, aux véhicules électriques, aux smartphones ou encore aux systèmes de défense.

Ce gisement est qualifié de « type ion-adsorption », similaire à ceux découverts pour la première fois en 1969 dans la province du Jiangxi. Ce type de structure géologique est particulièrement intéressant car il permet une extraction plus aisée que dans d’autres contextes miniers.

Extraction et enjeux environnementaux

Les terres rares à adsorption ionique se concentrent dans des sols argileux issus de granites altérés. L’exploitation de ces gisements repose sur des techniques d’échange d’ions, moins destructrices que les méthodes traditionnelles. Pékin met en avant cet aspect pour souligner que l’exploitation du site pourrait s’inscrire dans une logique de réduction d’impact environnemental, un argument stratégique alors que la Chine est régulièrement critiquée pour la pollution générée par son industrie minière.

Une valeur économique considérable

La valeur théorique de ce gisement repose sur une estimation moyenne de 500 $/kg d’oxyde pour les minéraux concernés. En multipliant cette référence par les 470 000 000 kg de ressources identifiées, on atteint un potentiel brut de 235 milliards de dollars, soit environ 216,2 milliards d’euros.

Toutefois, cette estimation reste indicative. Elle ne prend pas en compte les coûts d’extraction, de raffinage, ni l’effet qu’une telle mise sur le marché pourrait avoir sur les prix mondiaux. Une arrivée massive de nouvelles ressources pourrait en effet exercer une pression à la baisse sur la valeur de ces minéraux stratégiques.

Un levier de domination stratégique

La Chine contrôle déjà près de 70 % des réserves mondiales de terres rares et occupe une position clé sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’extraction au raffinage. Cette découverte renforce encore son poids face aux États-Unis, à l’Union européenne et au Japon, tous engagés dans une course pour sécuriser leurs approvisionnements.

Elle s’inscrit également dans une série de découvertes récentes : deux nouveaux minéraux à Bayan Obo en Mongolie intérieure et un gisement d’or majeur dans le comté de Pingjiang. Pékin montre ainsi qu’il entend sécuriser non seulement ses besoins internes mais aussi sa suprématie sur les marchés mondiaux des ressources critiques.

Une carte maîtresse dans la guerre économique des ressources

Dans un contexte de rivalités géopolitiques croissantes, cette découverte consolide la capacité de la Chine à utiliser ses ressources comme un outil stratégique. Face à la dépendance persistante des industries occidentales aux terres rares, Pékin se trouve en position de force pour négocier, influencer les marchés et peser sur la dynamique de la transition énergétique mondiale.

En somme, cette nouvelle mine n’est pas seulement un atout économique colossal : elle représente aussi un levier géopolitique supplémentaire, qui conforte la Chine dans son rôle de puissance incontournable dans la guerre des ressources critiques.

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