La France enquête sur une « ingérence étrangère » après la découverte d'un logiciel malveillant de télécommande sur un ferry à passagers

Jean Delaunay

La France enquête sur une « ingérence étrangère » après la découverte d’un logiciel malveillant de télécommande sur un ferry à passagers

Le logiciel malveillant découvert était capable de contrôler à distance le ferry Fantastic, propriété italienne.

L’agence française de contre-espionnage enquête sur un complot présumé de cyberattaque visant un ferry international de passagers qui pourrait permettre de contrôler à distance le navire.

Un membre d’équipage letton est en détention et est accusé d’avoir agi pour le compte d’une puissance étrangère non identifiée, ont annoncé mercredi des responsables français.

Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, a déclaré : « À l’heure actuelle, les ingérences étrangères viennent très souvent du même (le) pays ».

Bien que la Russie n’ait pas été nommée dans cette affaire, la France et d’autres alliés européens de l’Ukraine affirment que la Russie mène une « guerre hybride » contre eux, en recourant au sabotage, aux assassinats, aux cyberattaques, à la désinformation et à d’autres actes hostiles dont il est souvent difficile de faire remonter rapidement l’origine à Moscou.

Les renseignements partagés par les autorités italiennes ont informé la Direction générale de la sécurité intérieure – le service spécial français de contre-espionnage et de renseignement antiterroriste – que des logiciels parfois utilisés par des cybercriminels pourraient avoir infecté les systèmes informatiques à bord d’un ferry amarré dans le port méditerranéen français de Sète, a indiqué le parquet de Paris.

Le logiciel dit RAT, qui permet aux utilisateurs de contrôler les systèmes informatiques à distance, aurait pu être utilisé pour prendre le contrôle des ordinateurs du ferry, a indiqué le bureau du procureur. Sa déclaration ne nomme pas le ferry.

Nunez a déclaré à la chaîne publique France Info que « des individus ont tenté d’accéder au système informatique d’un navire ». Il l’a décrit comme « une affaire très sérieuse ». Lorsqu’on lui a demandé si l’intention présumée était de détourner le navire, il a répondu : « Nous ne le savons pas ».

Il a ajouté : « Les enquêteurs semblent suivre une piste d’ingérence… d’ingérence étrangère. »

La police a arrêté vendredi deux membres de l’équipage du ferry – l’un letton et l’autre bulgare – que les autorités italiennes avaient identifiés comme suspects, a indiqué le bureau du procureur. Le Bulgare a ensuite été libéré sans inculpation après interrogatoire.

Le ressortissant letton est détenu pour une accusation préliminaire de complot criminel et pour deux accusations préliminaires d’infractions liées au piratage informatique visant à servir les intérêts d’une puissance étrangère anonyme, a indiqué le bureau du procureur.

Des recherches ont également été menées en Lettonie. La police d’État lettone a déclaré qu’elle n’avait aucun commentaire à faire.

Le ferry est désormais de nouveau opérationnel après avoir été retenu au port pour des contrôles de sécurité de son système informatique, a indiqué le bureau du procureur.

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