Le plus haut diplomate du bloc, Kaja Kallas, a publié jeudi une déclaration sévère au nom de l’Union européenne, condamnant les atrocités commises par le groupe paramilitaire soudanais des Forces de soutien rapide après la prise de la ville soudanaise d’El Fasher.
Kallas a cité le « ciblage délibéré de civils, les meurtres à motivation ethnique, la violence sexuelle et sexiste systématique, la famine » et le refus de l’aide humanitaire comme des violations du droit international. « De tels actes pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité », a-t-elle déclaré.
Elle a ensuite annoncé des sanctions contre Abdelrahim Hamdan Dagalo, chef adjoint de RSF, et a signalé la volonté de l’UE de cibler d’autres acteurs déstabilisant le Soudan. Kallas a également appelé toutes les parties à reprendre les négociations de cessez-le-feu et à garantir l’accès humanitaire et le passage sûr des civils.
Cette déclaration intervient dans un contexte d’escalade de la violence dans l’ouest du Darfour et dans d’autres régions du Soudan. Des groupes de défense des droits humains et des témoins rapportent que la prise de contrôle d’El Fasher par RSF, qui compte 252 000 habitants, fin octobre, a entraîné des massacres, des enlèvements et des violences sexuelles généralisées.
Mercredi, le chef de l’aide humanitaire des Nations Unies, Tom Fletcher, de retour du Soudan, a décrit la région du Darfour comme « un spectacle d’horreur absolu », affirmant qu’El Fasher a été transformé en « une scène de crime ».
Le pays est plongé dans une guerre civile depuis plus de deux ans et demi entre les forces armées soudanaises, fidèles au gouvernement de Khartoum, et le groupe paramilitaire RSF.
Les Nations Unies ont déjà imputé aux RSF des massacres ethniques et des déplacements massifs, conduisant à la famine et à des accusations de génocide au Darfour.

L’ambassadeur soudanais auprès de l’UE a déclaré cette semaine à L’Observatoire de l’Europe que les armes de fabrication européenne alimentent les atrocités, et a appelé les pays de l’UE à cesser leurs ventes d’armes aux Émirats arabes unis, qui, selon un panel de l’ONU plus tôt cette année, soutiennent les RSF.
Un responsable du gouvernement des Émirats arabes unis a déclaré à L’Observatoire de l’Europe qu’Abou Dhabi « rejette catégoriquement toute affirmation selon laquelle il apporterait une quelconque forme de soutien à l’une ou l’autre des parties belligérantes depuis le début de la guerre civile », ajoutant qu’il « condamne les atrocités commises par les deux » parties au conflit.



