LONDRES — Le Royaume-Uni est trop dépendant des États-Unis pour sa défense et n’a pas investi suffisamment dans un plan de secours au cas où les États-Unis se retireraient de l’Europe, a prévenu mercredi un rapport accablant d’un groupe multipartite de législateurs.
Un rapport de la commission de la défense de la Chambre des communes indique que le Royaume-Uni pourrait se retrouver dans une position vulnérable si une crise mondiale voyait l’Amérique s’éloigner de son rôle traditionnel de soutien militaire à l’Europe. La Grande-Bretagne doit voir par où elle pourrait remplacer les capacités américaines « en cas de retrait de celles-ci », insiste-t-elle.
Tout en notant que de nombreux pays européens ont augmenté leurs dépenses de défense après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en 2022, le comité affirme que « les ressources et les capacités pour des alternatives européennes à l’offre américaine restent un défi ».
Le président américain Donald Trump exhorte depuis longtemps les pays européens à consacrer davantage de ressources à l’alliance militaire de l’OTAN.
« Si l’Europe ne parvient pas à réagir en temps opportun, une crise pourrait bien éclater ailleurs dans le monde, ce qui entraînerait du jour au lendemain le retrait des capacités américaines d’Europe et laisserait l’Europe vulnérable », estime la commission.
Le rapport affirme également que le Royaume-Uni ne dispose pas d’un plan clair pour se défendre et défendre ses territoires d’outre-mer en cas d’invasion. Il qualifie la prise de décision au ministère de la Défense de « lente et opaque ».
« Nous avons entendu à plusieurs reprises des inquiétudes quant à la capacité du Royaume-Uni à se défendre contre une attaque », a déclaré le député travailliste Tanmanjeet Singh Dhesi, qui préside la commission. « Le gouvernement doit être prêt à prendre le dessus et à donner la priorité à la défense et à la résilience du territoire. »
Le Premier ministre Keir Starmer s’est engagé à consacrer 5 % de son PIB à la sécurité nationale d’ici 2035. Mercredi, son secrétaire à la Défense, John Healey, a évoqué la réponse britannique à une « nouvelle ère de menace », alors que le gouvernement Starmer tente de lier les dépenses de défense à une relance industrielle plus large.



