PARIS — Cinq suspects supplémentaires ont été arrêtés pour leur implication potentielle dans le braquage spectaculaire du musée du Louvre, a annoncé jeudi la procureure Laure Beccuau.
Beccuau a déclaré dans une interview à la radio RTL que l’une des personnes arrêtées mercredi soir est soupçonnée d’avoir directement participé au vol au cours duquel les auteurs ont brisé une vitre et se sont emparés de bijoux d’une valeur estimée à 88 millions d’euros ayant appartenu à des membres des familles royales et impériales de France, avant de s’enfuir à scooter.
Elle n’a pas précisé quel rôle les quatre autres sont soupçonnés d’avoir joué dans le vol.
Les arrestations ont eu lieu à Paris et dans ses environs, a indiqué Beccuau. Elle a ajouté que si les biens volés – qui n’ont pas été retrouvés – sont restitués, les autorités judiciaires « en tiendront compte » et réduiront les peines de tout suspect reconnu coupable.
Beccuau a déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse mercredi que deux autres suspects arrêtés samedi avaient partiellement reconnu leur implication dans le vol. Le duo a été identifié grâce aux traces ADN laissées sur un scooter abandonné et sur la vitre qu’ils auraient cassée.
Les deux hommes sont dans la trentaine et sont originaires d’Aubervilliers, dans la banlieue nord-est parisienne, a déclaré Beccuau aux journalistes.
L’un d’entre eux est un Algérien qui avait réservé un billet aller simple pour rentrer dans son pays d’origine. Il a été arrêté à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle.
L’autre est un ressortissant français qui avait déjà été condamné pour vol en 2008 et 2014 et qui doit être jugé en novembre dans une troisième affaire. Il a été arrêté à son domicile, a indiqué Beccuau.
Le vol effronté en plein jour dans le musée le plus visité au monde a attiré l’attention du monde entier et est rapidement devenu politique en France, avec de vives réactions notamment de la part des politiciens d’extrême droite. Le président du Rassemblement national de Marine Le Pen, Jordan Bardella, a qualifié cet incident d’« humiliation » et de résultat d’un « effondrement de l’État ».
La ministre de la Culture Rachida Dati et la présidente du Louvre Laurence des Cars ont été critiquées après l’effraction, les critiques les accusant de ne pas avoir alloué suffisamment de ressources à la sécurité du musée – même si les inquiétudes concernant la dégradation des infrastructures du Louvre couvent depuis des années.
Dati a déclaré mardi aux législateurs de la commission culturelle du Sénat français que « des défaillances en matière de sécurité avaient existé » et a promis 80 millions d’euros supplémentaires pour installer davantage de caméras de surveillance au Louvre.



