BRUXELLES — Le président du Conseil européen, António Costa, a mis un terme à l’affirmation du chancelier allemand Friedrich Merz selon laquelle tous les dirigeants de l’UE soutenaient un accord commercial controversé avec les pays du Mercosur lors d’une réunion du Conseil européen jeudi.
« Ce qui m’a fait très plaisir aujourd’hui, c’est que nous l’ayons voté : l’accord avec le Mercosur peut désormais être mis sur les rails. La voie est donc libre pour le Mercosur », a déclaré la chancelière allemande aux journalistes. Merz a déclaré que cela ouvrait la voie à la signature de l’accord commercial le 19 décembre.
« A l’unanimité, les 27 ont convenu que les représentants permanents pourraient ensuite signer. Et à cet égard, il s’agit d’un mandat clair… Il n’y a plus de réserves de la part des Etats membres. C’est fait. C’est fini », a déclaré Merz.
Mais cette remarque a semé la confusion parmi les délégations, ont déclaré plusieurs diplomates, car le Conseil européen ne vote généralement pas sur des accords commerciaux – sans parler d’un accord aussi controversé que l’accord gigantesque avec le bloc Mercosur comprenant l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay, qui est en négociation depuis plus de 25 ans.
Costa a déclaré qu’aucun vote n’avait encore eu lieu sur l’accord controversé avec les pays d’Amérique latine.
« Il n’y a pas eu de discussion à ce sujet, j’ai demandé aux dirigeants de parler à leurs ambassadeurs pour régler les problèmes techniques de traduction afin que nous puissions signer l’accord à temps », a déclaré jeudi soir le président du Conseil aux journalistes.
« Nous n’avons pas discuté ni pris de décision. »
Les commentaires de Merz indiquent cependant que le vent politique tourne en faveur de l’accord commercial, que Berlin soutient depuis des années alors que la France et la Pologne s’y opposent farouchement.
Le président français Emmanuel Macron a indiqué que Paris était favorable à l’accord commercial, qui va dans la « bonne direction ». Répondant à une question de L’Observatoire de l’Europe jeudi, Macron a toutefois ajouté que la décision finale de la France serait prise dans les semaines à venir.
Après des années d’opposition à l’accord, les inquiétudes françaises ont été apaisées concernant les « mesures de sauvegarde » destinées à soutenir les agriculteurs européens.



