La visite imminente de Poutine énerve l'UE : Budapest ? Essayez plutôt La Haye.

Martin Goujon

La visite imminente de Poutine énerve l’UE : Budapest ? Essayez plutôt La Haye.

LUXEMBOURG — Le dirigeant russe Vladimir Poutine devrait être empêché de participer aux négociations à enjeux élevés visant à geler la guerre en Ukraine, a averti l’un des plus hauts diplomates européens après que le président américain Donald Trump ait vanté la Hongrie comme pays hôte.

Avant une réunion des pays membres de l’UE à Luxembourg lundi, le ministre lituanien des Affaires étrangères, Kęstutis Budrys, a fustigé les projets de négociations, qui marqueraient le premier voyage de Poutine dans un pays de l’UE depuis qu’il a lancé l’invasion à grande échelle en février 2022. « Je ne peux pas l’imaginer traverser notre espace aérien », a déclaré Budrys.

« Il n’y a pas de place pour les criminels de guerre en Europe », a-t-il déclaré. « La seule place pour Poutine en Europe, c’est à La Haye, devant le tribunal, et non dans aucune de nos capitales. »

Lorsqu’on lui a demandé si le refus de soutenir l’éventuel sommet, négocié par la Maison Blanche, risquerait de provoquer la colère de Trump, Budrys a simplement répondu qu’« il existe d’autres moyens, vous savez, s’il veut y arriver, mais je chercherais également des alternatives ».

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a soigneusement entretenu des liens avec Poutine et Trump et a soutenu avec enthousiasme les projets visant à ce que son pays accueille le sommet.

Par ailleurs, la cheffe des Affaires étrangères de l’UE, Kaja Kallas, a déclaré que les projets de visite de Poutine – recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre – à Budapest ne sont « pas agréables à voir ».

Cependant, a-t-elle poursuivi, « l’Amérique a beaucoup de force pour faire pression sur la Russie pour qu’elle vienne à la table des négociations ; s’ils l’utilisent, (alors) bien sûr, c’est une bonne chose. »

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a ajouté que les pourparlers pourraient avoir un sens, mais seulement s’ils conduisent à un « cessez-le-feu immédiat ».

La Commission européenne a laissé entendre que les restrictions de l’espace aérien empêchant les diplomates russes de se rendre dans une grande partie du continent pourraient être assouplies pour permettre à Poutine de participer aux négociations.

L’Observatoire de l’Europe a rapporté lundi que Trump avait déclaré au président ukrainien Volodymyr Zelenskyy qu’il « essaierait de mettre fin à cette (guerre) sur la ligne actuelle » de contact militaire, plutôt que de pousser Kiev à abandonner des territoires dans le Donbass que les forces de Moscou ont été incapables de conquérir sur le champ de bataille.

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