PARIS — La réunion à enjeux élevés d’Emmanuel Macron avec les dirigeants politiques vendredi s’est terminée avec plusieurs membres de l’opposition furieux du projet du président français de nommer un nouveau Premier ministre plus tard dans la soirée.
La réunion, convoquée pour faire face aux troubles politiques déclenchés par la démission choc du Premier ministre sortant Sébastien Lecornu lundi, a réuni tous les partis au Parlement français, à l’exception du Rassemblement national d’extrême droite et de la gauche dure La France insoumise.
Mais le rassemblement, qui a duré deux heures, s’est terminé sans résultat.
« Nous sommes sortis sidérés de cette réunion », a déclaré Marine Tondelier, la leader des Verts français, aux journalistes rassemblés dans la cour de l’Elysée avant son départ. « Nous estimons que nous sommes repartis sans aucune réponse, sauf que le prochain Premier ministre, qui sera nommé dans les prochaines heures, ne sera pas issu de notre camp politique. »
D’autres responsables politiques qui se sont exprimés devant la presse ont confirmé que le président français envisageait de nommer un nouveau Premier ministre vendredi soir et qu’il ne s’agirait pas d’une personne issue de la gauche politique.
Tondelier, avec ses alliés du Parti socialiste de centre-gauche et du Parti communiste, avait fait pression pour qu’un Premier ministre issu de l’un de leurs rangs soit nommé après l’effondrement des trois derniers gouvernements – composés de centristes et de conservateurs.
Les spéculations sur la personne que Macron pourrait nommer ensuite se multiplient, avec des possibilités telles que la reconduction de Lecornu ou la formation d’un gouvernement dit technique composé d’experts non politiques.
De nombreux participants ont rapporté que le président français avait exprimé sa volonté de faire des concessions limitées sur la loi controversée adoptée il y a deux ans, qui relevait l’âge de la retraite.
Mais cette offre – censée repousser temporairement l’ajustement progressif d’un an – a été largement considérée comme insuffisante.
Le chef du Parti socialiste, Olivier Faure, a insisté sur le fait que les socialistes demandaient la suspension totale de la réforme de 2023, et pas seulement le report temporaire du relèvement de l’âge minimum.
La plupart des alliés actuels et passés de Macron ont quitté l’Elysée sans parler aux médias. L’ancien Premier ministre Gabriel Attal, président du parti Renaissance de Macron, de plus en plus critique à l’égard de son ancien patron, a tenté de se retirer discrètement. Les dirigeants du Parti vert se sont adressés aux journalistes.
Seul Edouard Philippe, l’ancien Premier ministre de Macron, qui a appelé mardi son ancien patron à se retirer, a pris la parole. Il a déclaré à la presse : « À bientôt. »



