12 ans dans le coma et ces 6 mots de sa mère qui ont tout changé

Bastien

12 ans dans le coma : ces 6 mots de sa mère qui ont tout changé

Ce que Martin Pistorius a vécu dépasse les limites de la compréhension médicale. Coincé dans son propre corps pendant douze longues années, conscient mais prisonnier du silence, il a entendu des mots déchirants… ceux qui ont pourtant marqué le début de sa renaissance.

Un coma qui défie la médecine

Tout commence en Afrique du Sud, lorsque Martin Pistorius, alors âgé de 12 ans, contracte simultanément une cryptococcose – une infection fongique grave – et une tuberculose cérébrale. L’évolution est brutale : perte de la parole, paralysie des membres, état végétatif. Les médecins déclarent qu’il ne se réveillera probablement jamais. Ses parents, dévastés, se préparent à l’irréversible.

Mais la trajectoire de Martin va défier toutes les prédictions médicales. Après quelques années, sans que personne ne s’en aperçoive, il reprend progressivement conscience. Pourtant, il reste incapable de communiquer. Emprisonné dans son propre corps, il perçoit tout : les sons, les visages, les gestes, les conversations. Sans pouvoir y répondre.

Huit années de silence lucide

De ses propres mots, Martin se souvient : « À 16 ans, j’entendais les infirmiers parler de mon duvet facial et se demander s’ils devaient me raser. » Ce qu’il vivait n’était pas un coma classique. C’était une conscience éveillée, non reconnue, que les scientifiques appellent aujourd’hui le syndrome d’enfermement ou « locked-in syndrome ».

Pendant près de huit ans, il entend parler du décès de Lady Diana, de la chute des tours du World Trade Center, ou de simples conversations de son entourage. Il est là, lucide, mais invisible : « Je pouvais tout entendre, voir, comprendre, mais je n’avais aucun contrôle. C’est comme si vous n’existiez plus. »

Les mots glaçants d’une mère à bout

Ce qui va précipiter un tournant, ce sont six mots. Des mots terribles, mais humains. Prononcés un jour par sa mère, Joan : « J’espère que tu vas mourir. » Un désespoir brut, qui dépasse la culpabilité, et que Martin comprendra plus tard : « Elle ne voyait plus que la parodie cruelle de l’enfant qu’elle avait aimé. »

Ces paroles, aussi violentes soient-elles, vont agir comme un élément déclencheur. Peu de temps après, Martin réussit à établir un contact oculaire volontaire, attirant enfin l’attention des soignants. Une série de tests révèle ce que personne n’avait voulu envisager : il est bien conscient. Commence alors un lent processus de rééducation et de communication assistée.

Une renaissance hors norme

Contre toute attente, Martin retrouve progressivement le contrôle de certains mouvements, puis apprend à communiquer via un logiciel. Il reprend des études, se spécialise dans l’informatique, devient développeur web. Il se marie avec Joanna, une assistante sociale, et devient père d’un petit garçon.

Aujourd’hui âgé de 49 ans, Martin Pistorius n’est plus un patient, ni un cas médical : il est un témoin vivant de la complexité du cerveau humain et de la résilience absolue de l’esprit. Son histoire ne se résume pas à une survie exceptionnelle. Elle interroge les limites du diagnostic, la solitude invisible des personnes enfermées dans leur corps, et le rôle crucial que peut jouer un mot, un regard, une conviction, même dans les situations les plus désespérées.

Martin a vécu l’enfer, dans le silence et l’immobilité. Mais il a aussi démontré, avec une force inouïe, qu’il est parfois possible de revenir de l’inimaginable.

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