From the end of April 2024, visitors must pay an entry fee.

Jean Delaunay

Venise rétablit les frais d’excursion pour 2025, doublant le coût des réservations de dernière minute

Les frais iront jusqu’à 10 € pour les réservations de dernière minute.

Venise étendra l’année prochaine sa taxe sur les visiteurs d’un jour, en augmentant le nombre de jours pendant lesquels les touristes doivent payer pour entrer dans la ville et en doublant le montant à 10 € pour les visiteurs de dernière minute, ont annoncé jeudi les autorités de la ville.

Le maire Luigi Brugnaro a souligné que la taxe vise à aider la ville et ses citoyens à lutter contre le surtourisme et à éviter d’énormes afflux de visiteurs pendant les vacances et les week-ends bondés.

Le système de paiement a été lancé plus tôt cette année dans le cadre d’un programme pilote d’une durée limitée.

Venise a annoncé l’année dernière qu’elle introduirait des frais d’excursion longuement discutés après que la ville ait échappé de peu à être inscrite sur la liste des sites du patrimoine en voie de disparition de l’ONU, en grande partie à cause de l’impact du surtourisme.

Les visiteurs qui passent la nuit dans le centre historique sont exonérés de cette taxe car ils paient déjà une taxe de séjour.

Comment fonctionnent les frais d’entrée à Venise ?

La nouvelle taxe sera appliquée du vendredi au dimanche et les jours fériés du 18 avril au 27 juillet, pour un total de 54 jours.

C’est presque le double du nombre de jours d’application cette année. Les touristes qui ne réservent pas jusqu’à quatre jours à l’avance paieront 10 € au lieu des 5 € habituels.

La taxe sera en vigueur aux heures de pointe, de 8h30 à 16h00

Des exemptions sont accordées aux résidents, aux visiteurs d’origine vénitienne, aux étudiants et aux travailleurs, ainsi qu’aux touristes ayant réservé un hôtel ou un autre logement.

Toute personne trouvée au-delà des points de contrôle désignés sans les documents requis sera passible d’amendes.

Ceux-ci varieront entre 50 et 300 €, auxquels s’ajoutera le droit d’entrée maximum autorisé par la loi, fixé à 10 €.

Les responsables ont souligné que le programme vise à réduire la fréquentation les jours de pointe, à encourager des visites plus longues et à améliorer la qualité de vie des résidents.

Les frais ne sont pas requis pour toute personne séjournant à Venise, y compris dans les quartiers continentaux de Marghera et Mestre. Les îles de Venise, y compris la verrière de Murano, sont également exclues du programme pilote.

Des exemptions sont également accordées pour diverses raisons, notamment pour accéder à la ville pour le travail, l’école ou des soins médicaux, ainsi qu’aux personnes nées à Venise et aux résidents de la région de Vénétie.

Pourquoi Venise a-t-elle introduit un droit d’entrée ?

Venise souffre depuis longtemps de la pression du surtourisme, mais les responsables affirment que les estimations d’avant la pandémie allant de 25 à 30 millions de visiteurs par an – y compris les excursionnistes – ne sont pas fiables et que le projet pilote visait également à fournir des chiffres plus précis pour aider à mieux gérer le phénomène.

En revanche, les visiteurs enregistrés ayant passé la nuit l’année dernière se sont élevés à 4,6 millions, selon les chiffres de la ville, en baisse de 16 pour cent par rapport aux sommets d’avant la pandémie.

La pandémie a retardé les projets de Venise visant à instaurer une taxe sur les visiteurs d’un jour, qui est devenue la clé de voûte des efforts de la ville pour lutter contre le surtourisme.

L’UNESCO a cité ce projet lorsqu’elle a décidé de ne pas inclure la ville sur la liste des sites du patrimoine mondial en danger en septembre dernier, une ternie qu’elle avait également évitée deux ans plus tôt avec l’interdiction des navires de croisière traversant le bassin de Saint-Marc et le canal de la Giudecca.

Les bateaux de croisière ont amené 1,6 million de personnes à Venise en 2019.

Les militants ont lancé un avertissement l’été dernier lorsque le nombre de lits touristiques a officiellement dépassé le nombre d’habitants, qui est tombé à moins de 50 000, selon une tendance qui remonte à plusieurs décennies.

Ils ont déclaré que le déséquilibre vide la ville de ses services, encombrant ses ruelles étroites et ses bateaux-bus de touristes transportant leurs valises et poussant les habitants vers le continent avec ses commodités.

L’expérimentation du droit d’entrée a-t-elle été un succès ?

À la fin de la première phase de test en juillet, les responsables ont déclaré que la taxe avait rapporté 2,4 millions d’euros, ce qui représente environ 1 000 entrées lors de chacune des journées de test.

Brugnaro a de nouveau répondu jeudi aux critiques qui l’ont qualifié d’échec et a déclaré que cela n’avait pas dissuadé autant d’arrivées que prévu.

« Venise est la première ville au monde qui tente de gérer le problème du surtourisme. Nous avons obtenu des résultats importants», a déclaré le maire.

Mais certains groupes de citoyens et conseillers de l’opposition affirment que les frais d’accès n’ont absolument pas réussi à contrôler le surtourisme.

« Les données fournies par la salle de contrôle montrent qu’en moyenne pendant la période d’application de la taxe, nous avons eu environ 7.000 entrées touristiques de plus que les années précédentes », a déclaré Giovanni Andrea Martini, conseiller municipal de l’opposition.

« Cela montre que la redevance d’accès n’est pas du tout un système capable de gérer les flux. »

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