FILE - Supreme Leader Ayatollah Ali Khamenei waves to members of the Revolutionary Guard

Jean Delaunay

L’Iran minimise l’attaque israélienne alors qu’il cherche à éviter la confrontation

Le gouvernement iranien a déclaré samedi matin que les dégâts causés par les frappes aériennes étaient « limités » et que la « situation est normale ».

Après qu’Israël a lancé une vague de frappes aériennes contre l’Iran, les médias nationaux et les sources proches du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) tentent de la minimiser, affirmant qu’il s’agit d’un échec.

Alors qu’Israël rapporte qu’au moins 20 sites militaires ont été effectivement ciblés lors d’une opération en trois phases samedi matin, des sources semi-officielles iraniennes ont rejeté les allégations selon lesquelles 140 avions de combat israéliens seraient impliqués, les qualifiant de « propagande israélienne exagérée ». Ils soulignent également aux Iraniens que les dirigeants israéliens ont dirigé l’attaque depuis des bunkers, prétendument par crainte d’éventuelles représailles iraniennes.

Fatemeh Mohajerani, porte-parole du gouvernement iranien, a limité sa déclaration sur les dégâts causés par les frappes aériennes, affirmant qu’ils étaient « limités » et que la « situation est normale ».

L’Iran a obéi à son allié le plus important, les États-Unis

Comme Washington l’avait souhaité, le dirigeant israélien Benjamin Netanyahu semble avoir opté pour une série plus limitée de frappes de représailles contre des cibles militaires conventionnelles.

Les installations nucléaires et pétrolières avaient été considérées comme des cibles possibles pour la réponse d’Israël à l’attaque iranienne du 1er octobre, avant que l’administration du président américain Joe Biden n’obtienne l’assurance d’Israël à la mi-octobre qu’elle n’atteindrait pas de telles cibles, ce qui constituerait une escalade encore plus grave. .

Les États-Unis ont désormais mis en garde contre de nouvelles représailles, indiquant que les frappes nocturnes devraient mettre fin aux échanges de tirs directs entre Israël et l’Iran.

En réalité, la focalisation d’Israël sur des cibles militaires spécifiques, même si elle n’est pas idéale pour la République islamique, est loin d’être le pire des cas. Une attaque plus étendue contre des infrastructures critiques – comme le pétrole, l’électricité ou les installations nucléaires – aurait pu plonger l’Iran dans une crise encore plus profonde dans le contexte d’instabilité économique et politique actuelle.

Les médias américains avaient précédemment noté que si la réponse d’Israël restait limitée, l’Iran s’abstiendrait probablement de riposter. Le New York Times a également rapporté que les responsables iraniens ont précisé qu’ils réagiraient si les attaques israéliennes provoquaient d’importants dégâts et de nombreuses victimes ; Toutefois, si Israël limitait ses frappes à quelques bases militaires et installations de stockage de missiles et de drones, l’Iran pourrait choisir de ne prendre aucune contre-action.

Comment l’Iran réagit-il aux frappes ?

L’Iran se trouve dans une position précaire, d’autant plus que ses forces intermédiaires régionales, notamment le Hezbollah au Liban, sont considérablement affaiblies. Le régime est conscient, du moins en coulisses, qu’il n’a pas la capacité militaire d’égaler Israël, qui reçoit chaque année des milliards d’euros d’aide militaire américaine.

Même s’il est peu probable que l’Iran renonce officiellement à son droit de riposter, une réponse immédiate ne semble pas correspondre à ses intérêts stratégiques.

À court terme, les médias iraniens et la télévision d’État mettront probablement l’accent sur un récit de « victoire » tout en minimisant, voire en rejetant certains aspects des frappes de représailles israéliennes comme étant « fausses ». Le régime iranien dissimulera probablement tout dommage causé aux installations de production de missiles balistiques ou aux usines de fabrication de drones, capitalisant sur la nature limitée et peut-être coordonnée de la réponse israélienne pour contrôler la situation.

Bien sûr, dissimuler la vérité n’est pas nouveau dans la politique iranienne, avec de nombreux exemples comme la destruction de l’avion ukrainien ou la réponse d’Israël à la première attaque iranienne sur le sol israélien en avril 2024. Concernant l’attaque israélienne contre l’installation d’Ispahan, il y a seulement quelques jours et pour la première fois, un haut commandant du CGRI a finalement reconnu la réalité de cette frappe.

La violence va-t-elle désormais s’intensifier ou une crise sera-t-elle évitée ?

Même si l’Iran devrait maintenir le discours d’une réponse potentielle, il devra probablement naviguer dans un équilibre délicat entre escalade et désescalade des tensions.

En outre, il est essentiel de garder à l’esprit que les prochaines élections américaines, dans moins de dix jours, influenceront de manière significative les politiques futures de l’Iran et d’Israël, et il semble peu probable que la Maison Blanche permette aux tensions de s’aggraver dans les jours qui restent – ​​un Une perspective qui pourrait inciter l’Iran à mettre la question de côté pour le moment – ​​une retenue peut-être suggérée par l’assurance implicite de l’Iran de stabiliser le Liban et Gaza, qui pourrait encourager Téhéran à garder le sujet sous silence.

Toutefois, il ne faut pas non plus sous-estimer l’influence de ceux qui bénéficient des sanctions et des partisans de la ligne dure au sein des cercles dirigeants iraniens, qui considèrent un conflit à grande échelle comme leur seule voie vers la survie politique.

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