Les filles ont une moins bonne santé mentale que les garçons en Europe, selon l'OMS

Jean Delaunay

Les filles ont une moins bonne santé mentale que les garçons en Europe, selon l’OMS

Les filles de 44 pays d’Europe et d’Asie centrale ont obtenu de moins bons résultats en matière de bien-être mental, a déclaré l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale.

Selon une nouvelle enquête du bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Europe, les adolescentes obtiennent des résultats inférieurs en matière de satisfaction de vie et de bien-être mental et plus élevés en matière de solitude que les garçons.

Le rapport est basé sur les données de près de 280 000 garçons et filles âgés de 11, 13 et 15 ans provenant de 44 pays d’Europe et d’Asie centrale.

L’OMS a déclaré que les écarts s’aggravent chez les adolescents plus âgés, car les filles de 15 ans présentent les pires résultats.

Environ un quart des filles de 15 ans ont déclaré s’être senties seules la plupart du temps ou toujours au cours de l’année écoulée, contre environ un garçon sur sept, selon l’enquête.

Les résultats ont été publiés à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, qui vise à sensibiliser aux problèmes de santé mentale à l’échelle mondiale.

« Les défis auxquels sont confrontés les jeunes d’aujourd’hui sont divers et exigeants, allant de la crise climatique aux pressions académiques et attentes sociales en passant par l’influence omniprésente des médias sociaux », a déclaré le Dr Hans Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.

« Il est de notre responsabilité collective de garantir qu’ils disposent du soutien et des ressources dont ils ont besoin pour relever ces défis avec succès ».

La santé mentale des adolescents en déclin

La santé mentale des adolescents est en déclin depuis 2018, a indiqué l’OMS, avec une augmentation des problèmes de santé depuis 2014.

Selon l’enquête, environ 29 pour cent des adolescents ont signalé des difficultés de sommeil et 25 pour cent ont déclaré se sentir déprimés. Environ 20 pour cent ont signalé des maux de tête fréquents.

Santé publique France a également indiqué lundi que la santé mentale des adolescents et jeunes adultes âgés de 11 à 24 ans continue de se dégrader.

En France, environ 20,8 pour cent des jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans souffraient de dépression en 2021, contre 11,7 pour cent en 2017.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a rapporté en 2021 que le suicide était la deuxième cause de décès chez les jeunes en Europe, avec trois adolescents perdant la vie chaque jour en raison de problèmes de santé mentale.

L’OMS a également déclaré l’année dernière que la prévalence mondiale de l’anxiété et de la dépression avait augmenté d’un quart au cours de la première année de la pandémie de COVID-19, les pays incluant désormais la santé mentale dans leurs plans de réponse aux coronavirus.

Des études ont également montré que les médias sociaux, qu’utilisent une majorité de jeunes, peuvent avoir des impacts à la fois positifs et négatifs sur la santé mentale, certaines études les liant à une augmentation des symptômes de dépression et d’anxiété.

Jo Inchley, coordinatrice internationale de l’étude de l’OMS sur le comportement sanitaire des enfants d’âge scolaire, a déclaré dans un communiqué que les données de l’enquête soulignent « l’importance de fournir des environnements bienveillants et favorables dans lesquels les adolescents peuvent s’épanouir ».

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