Finance Minister Antoine Armand arrives for a weekly cabinet meeting at the Elysee Palace, in Paris, Thursday, Oct. 10, 2024

Milos Schmidt

Le gouvernement français dévoile des réductions de dépenses publiques et des hausses d’impôts sans précédent pour 2025

Le projet de plan budgétaire sera soumis à un examen minutieux de la part de la Commission européenne après que Bruxelles ait formellement averti la France de son déficit budgétaire excessif en juin.

Le gouvernement français a dévoilé jeudi à Paris son projet de plan budgétaire pour 2025 lors d’une conférence de presse.

C’est un sujet délicat étant donné que le déficit énorme de la France devrait atteindre plus de 6 % de son PIB d’ici la fin de l’année – soit plus que presque tous les autres pays européens.

Le nouveau gouvernement du Premier ministre français Michel Barnier est sous la pression des marchés financiers et de l’Union européenne pour équilibrer son budget.

L’objectif du gouvernement est de réduire de 60 milliards d’euros rien qu’en 2025 – soit 2 % de son PIB – un montant sans précédent.

Le nouveau ministre de l’Économie, Antoine Armand, a annoncé des réductions vertigineuses de 40 milliards d’euros dans les dépenses publiques qui concerneront tous les ministères – une mesure impopulaire au sein du gouvernement.

L’éducation sera le secteur le plus touché

L’État sera le plus touché avec plus de 20 milliards d’euros de réductions de dépenses.

« Il faut faire mieux avec moins d’effectifs. Nous proposons environ 2.200 suppressions de postes, réparties entre ministères et opérateurs de l’Etat », a déclaré le ministre du Budget, Laurent Saint Martin, qui a promis « des réductions ciblées » et « pas de suppressions aveugles ».

Le secteur de l’éducation sera le secteur le plus touché avec plus de 2 000 suppressions d’emplois.

En revanche, le ministre du Budget promet « des augmentations substantielles pour renforcer la souveraineté et la sécurité, notamment dans le secteur de la Justice et des Forces armées ».

Le budget du ministère des Sports souffrira également de réductions substantielles justifiées par la fin de la période des Jeux Olympiques.

Des hausses d’impôts « exceptionnelles et temporaires »

Le reste des 20 milliards d’euros proviendra de hausses d’impôts « exceptionnelles et temporaires ».

La hausse d’impôt concernera les revenus les plus riches (au-dessus de 250 000 € par an) pendant trois ans. Cette mesure devrait générer 2 milliards d’euros supplémentaires en 2025.

Plus de quatre cents entreprises parmi les plus rémunératrices et dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard d’euros seront soumises à un impôt sur les sociétés de 20 %.

Cette taxe devrait rapporter 8 Mds€ en 2025. Son montant sera réduit l’année suivante, pour rapporter 4 Mds€ de recettes en 2026.

Une taxe sur les billets d’avion

Le secteur aérien en paiera également le prix avec des sanctions écologiques plus sévères et une taxe sur les billets d’avion.

Côté énergie, la taxe sur l’électricité (TICFE), qui avait été réduite pendant la crise énergétique, va augmenter en février.

Auparavant, il était d’environ 33 euros par MWh. En 2025, le prix augmentera jusqu’à « environ 50 euros par MWh », a annoncé le ministère de l’Economie, assurant que les factures d’électricité n’augmenteront pas pour la plupart des ménages en raison d’une baisse du prix du marché.

Même si le gouvernement affirme être ouvert au débat au sein du Parlement, le paysage politique fragmenté actuel pourrait pousser le Premier ministre Michel Barnier à adopter le texte sans vote, en utilisant l’article controversé 49.3 de la Constitution française.

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