La France pense que les tarifs du film de Trump se retourneront contre lui

Martin Goujon

La France pense que les tarifs du film de Trump se retourneront contre lui

PARIS – La France n’a pas peur des menaces de Donald Trump d’imposer des devoirs aux films étrangers.

Le ministre de la Culture Rachida Dati a déclaré mercredi qu’elle n’avait rien à craindre de la menace du président américain d’imposer des tarifs aux films produits à l’étranger et a défendu le soutien financier de longue date de la France à l’industrie cinématographique.

« En fin de compte, l’industrie cinématographique américaine serait le plus pénalisée, et évidemment pas la nôtre », a déclaré Datidi mercredi lors d’un cocktail au ministère de la Culture à Paris avec des acteurs, des réalisateurs et des producteurs de films français sélectionnés pour le Festival de Cannes.

« Je ne suis pas inquiet », a-t-elle déclaré.

Selon Dati, les États-Unis ont peu à gagner d’une guerre commerciale dans le secteur du cinéma alors que Hollywood exporte avec succès des films à travers le monde.

« (Trump) s’exposerait à, cite-unquote, » représailles «  », a-t-elle expliqué dans une interview avec France Inter plus tôt mercredi, minimisant l’impact économique sur la France et notant que les films américains ne représentent que 15% du tournage total du film dans le pays.

Dans un article sur les réseaux sociaux lundi, Trump a accusé les pays étrangers d’essayer d’attirer les productions américaines en offrant des incitations et l’a qualifiée de «menace de sécurité nationale».

La France a historiquement soutenu financièrement son cinéma et son secteur culturel, également comme un moyen de nous défier l’hégémonie.

« Notre modèle est attaqué depuis ses débuts précisément parce qu’il est efficace », a déclaré Dati aux personnalités de l’industrie du cinéma française réunies pour l’occasion.

Le ministre de la Culture Rachida Dati a déclaré qu’elle n’avait rien à craindre de la menace du président américain d’imposer des tarifs aux films produits à l’étranger. | Mohammed Badra / EPA

« En France, nous n’avons jamais remis en question notre vision du cinéma. Une vision qui le considère comme un art qui doit échapper aux lois pures du marché », a-t-elle expliqué, notant que les États-Unis « ont toujours été hostiles » à ce concept.

La menace tarifaire de Trump promet d’être l’un des sujets chauds de la discussion à Cannes, qui démarre la semaine prochaine. Sur les 107 films sélectionnés pour le festival, l’aide financière française est passée à 43, dont 15 sont des films étrangers, selon le ministère de la Culture.

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