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Jean Delaunay

Boeing cherche à lever des milliards grâce à la vente d’actions pour relancer ses finances

L’avionneur espère éviter une dégradation de sa note de crédit en lançant une importante offre d’actions.

Boeing cherche à lever quelque 19 milliards de dollars (17,56 milliards d’euros) grâce à une vente d’actions, dans l’espoir d’augmenter ses liquidités alors que ses travailleurs poursuivent leur grève qui dure depuis plus d’un mois.

Dans un communiqué publié lundi, l’avionneur a annoncé qu’il proposerait 90 millions d’actions ordinaires, d’une valeur estimée à environ 14 milliards de dollars (12,94 milliards d’euros).

Il a ajouté que 5 milliards de dollars (4,62 milliards d’euros) seront levés via des actions dépositaires.

La société a déclaré qu’elle prévoyait d’utiliser le produit net aux fins générales de l’entreprise, qui pourraient inclure le remboursement de la dette, l’augmentation du fonds de roulement, les dépenses en capital, ainsi que le financement et les investissements dans ses filiales.

Obtenir des liquidités supplémentaires est une priorité absolue pour le nouveau PDG de la société, Kelly Ortberg, qui a pris ses fonctions chez Boeing en août.

On craint qu’une vague de scandales, de grèves et de problèmes opérationnels au sein de l’entreprise n’entraîne bientôt une dégradation de sa note de crédit.

Les travailleurs de Boeing sont en grève depuis septembre contre la stagnation des salaires et des droits à la retraite et aux soins de santé.

On estime que cette action revendicative coûterait à Boeing environ 50 millions de dollars (46,22 millions d’euros) par jour.

La semaine dernière, les travailleurs de l’usine Boeing ont voté pour rejeter la dernière offre contractuelle de l’entreprise, ce qui signifie que la grève va se poursuivre.

Les dirigeants syndicaux locaux de Seattle ont déclaré que 64 % des membres de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale qui ont voté ont voté contre l’acceptation de l’offre de contrat.

L’impasse syndicale survient au cours d’une année déjà difficile pour Boeing, qui est devenu l’objet de plusieurs enquêtes fédérales après qu’un panneau de porte a explosé un avion 737 Max lors d’un vol d’Alaska Airlines en janvier.

La grève a privé l’entreprise des liquidités indispensables qu’elle obtient en livrant de nouveaux avions aux compagnies aériennes.

Mercredi, la société a annoncé une perte de plus de 6 milliards de dollars (5,55 milliards d’euros) au troisième trimestre.

Boeing n’a pas connu d’année rentable depuis 2018, et les chiffres de mercredi représentent le deuxième pire trimestre de l’histoire du constructeur.

L’entreprise a brûlé près de 2 milliards de dollars (1,85 milliard d’euros) de liquidités au cours du trimestre, fragilisant son bilan, alourdi par 58 milliards de dollars (53,61 milliards d’euros) de dette.

Le directeur financier Brian West a déclaré que la société ne générerait pas de flux de trésorerie positifs avant le second semestre de l’année prochaine.

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