Les membres de l’Agence spatiale européenne ont approuvé un budget triennal record de 22,1 milliards d’euros et élargi son mandat pour inclure la sécurité et la défense – un changement majeur pour une organisation qui se consacrait « exclusivement » à l’utilisation pacifique de l’espace.
« Le cadre intergouvernemental de l’ESA fournit les références et les outils nécessaires au développement de technologies et de systèmes spatiaux (…) pour la sécurité et la défense », indique la résolution adoptée cette semaine par les 23 membres de l’organisation, selon une diapositive partagée jeudi avec les journalistes.
L’ESA a qualifié cette décision de « changement historique ».
La guerre en Ukraine a montré l’importance des moyens spatiaux, tant pour la collecte de renseignements que pour la sécurité des communications. L’Europe cherche également à réduire sa dépendance à l’égard des entreprises américaines, notamment SpaceX d’Elon Musk.
À titre d’exemple de ce changement, le nouveau projet d’observation de la Terre à double usage de l’ESA, baptisé Résilience européenne depuis l’espace, pourrait avoir des applications à la fois civiles et militaires.
La Pologne a joué un rôle de premier plan en poussant l’ESA à s’impliquer davantage dans la défense, a déclaré à la presse le directeur général de l’agence, Josef Aschbacher. Varsovie et l’organisation discutent actuellement de la création d’un nouveau centre de l’ESA en Pologne qui se concentrerait sur la sécurité.
Le budget comprend 3,4 milliards d’euros pour l’observation de la Terre, 2,1 milliards d’euros pour les communications sécurisées et 900 millions d’euros pour développer des lance-roquettes européens. Il s’agit d’une augmentation significative par rapport au budget précédent de près de 17 milliards d’euros.
« C’est incroyable », a déclaré Aschbacher à propos du budget plus important.
L’Allemagne est le principal contributeur, avec environ 5 milliards d’euros, suivie par la France et l’Italie avec plus de 3 milliards d’euros chacune.



