PARIS — Le président français Emmanuel Macron s’est opposé mardi aux termes d’un plan de paix que Washington souhaite négocier avec l’Ukraine, appelant les Européens à faire preuve de force et à choisir seuls l’utilisation des avoirs russes gelés.
Dans une interview à la radio française, Macron a déclaré que « les Européens doivent décider » de l’utilisation des avoirs de l’État russe immobilisés, dont la plupart sont détenus en Belgique.
Un plan de paix en 28 points proposé par les États-Unis la semaine dernière comprend une proposition visant à utiliser ces ressources pour les efforts de reconstruction menés par les États-Unis en Ukraine une fois qu’une trêve aura été conclue. Cette suggestion risque de faire dérailler les efforts des Européens visant à mobiliser 140 milliards d’euros de ces actifs pour financer l’effort de guerre en Ukraine.
« Les Européens sont les seuls – parce que c’est dans le plan (américain) – à pouvoir décider de ce que nous ferons des avoirs russes gelés et détenus par les Européens », a déclaré Macron sur la radio française RTL.
Alors que le président français a félicité Washington pour avoir adopté « une approche qui va dans la bonne direction », il a déclaré que le plan, qui a été considéré en Europe comme reflétant principalement les intérêts russes, contient « des éléments qui doivent être améliorés ».
« Nous voulons la paix », a-t-il déclaré, mais pas « une capitulation ».
Au lieu de cela, Macron a appelé les Européens à ne pas montrer de « signes de faiblesse » qui pourraient enhardir la Russie dans « sa confrontation stratégique » avec l’Europe.
La proposition initiale de cessez-le-feu des États-Unis a déclenché l’alarme dans les capitales européennes car elle obligerait Kiev à céder des pans de territoire à Moscou, à abandonner tout espoir de rejoindre un jour l’OTAN et à réduire la taille de son armée de près d’un million à 600 000 hommes. Mais les discussions à Genève impliquant les États-Unis, l’Ukraine et les Européens ont fait naître l’espoir en Europe que le président américain Donald Trump écouterait leurs préoccupations.
« Tout le débat à Genève ces derniers jours a été de s’opposer à une limitation des forces ukrainiennes », a déclaré Macron. « Nous ne devons imposer aucune limite, la première garantie de sécurité pour les Ukrainiens et pour nous, c’est cette armée robuste », a-t-il déclaré.
Mardi, Macron organisera un appel vidéo de la « coalition des volontaires », un groupe de pays soutenant l’Ukraine, pour discuter des garanties de sécurité pour l’Ukraine.



