La police a arrêté huit personnes et perquisitionné 18 domiciles à Bruxelles et Louvain en lien avec des menaces de mort contre un procureur de haut rang connu pour lutter contre le crime organisé et le trafic de drogue.
Les forces de l’ordre bruxelloises ont été informées en juillet d’un éventuel complot visant à attaquer Julien Moinil, le procureur de la ville, comme l’ont rapporté les médias belges. Le niveau de menace contre Moinil, qui a pris ses fonctions en janvier et est sous protection policière, a été relevé à quatre, la catégorie la plus élevée, après que la police a eu connaissance des plans présumés.
« Les principaux suspects ont un casier judiciaire pour trafic de drogue organisé. Ils sont actifs au sein de la pègre albanaise », a indiqué mardi le parquet belge. On ne sait toujours pas si les suspects avaient réellement planifié une attaque contre Moinil.
Bruxelles est aux prises avec la criminalité et la violence liées à la drogue depuis plusieurs années, avec des dizaines de fusillades. Fin octobre, 78 fusillades avaient été enregistrées en 2025. Au cours d’une semaine d’août particulièrement violente, Moinil a fustigé les politiciens pour leur attitude indulgente à l’égard de la violence armée, avertissant que « n’importe qui à Bruxelles peut être touché par une balle perdue ».
En 2024, 92 fusillades ont coûté la vie à neuf personnes, selon les chiffres officiels.
En septembre, le ministre belge de la Sécurité et de l’Intérieur, Bernard Quintin, a suscité le débat en suggérant que des soldats pourraient être déployés dans les rues de Bruxelles pour leur « effet de choc » aux côtés de la police. Dans une récente lettre ouverte anonyme, un juge d’Anvers a déclaré que le trafic de drogue est en train de transformer la Belgique en un « narco-État » et que « de vastes structures de type mafieux ont pris racine ».
Le complot présumé contre Moinil soulève des questions sur la sécurité des autres responsables impliqués dans la lutte contre la violence liée à la drogue.
« Cette enquête montre une fois de plus l’absolue nécessité de mieux protéger les policiers et les magistrats qui luttent chaque jour sans relâche contre le crime organisé et qui, de ce fait, sont la cible de ces organisations », a déclaré la procureure fédérale Ann Fransen aux médias belges. mardi.



