Sarkozy libéré de prison après avoir purgé 3 semaines de peine de 5 ans

Martin Goujon

Sarkozy libéré de prison après avoir purgé 3 semaines de peine de 5 ans

PARIS — Nicolas Sarkozy a été autorisé à sortir de prison lundi après qu’une cour d’appel a approuvé la demande de libération de l’ancien dirigeant français.

Sarkozy était incarcéré à la prison de La Santé à Paris depuis le 21 octobre, quelques jours après avoir été reconnu coupable d’avoir permis à des « proches collaborateurs » et des « intermédiaires non officiels » de tenter d’obtenir des fonds du régime de Mouammar Kadhafi en Libye pour sa campagne présidentielle de 2007.

Sarkozy a fait appel du verdict et continue de nier tout acte répréhensible.

L’ancien président, qui a purgé un mandat de 2007 à 2012, était censé éviter la prison grâce à son appel – mais le juge qui présidait le tribunal de première instance a jugé que la gravité des accusations justifiait que l’homme de 70 ans purge sa peine de cinq ans derrière les barreaux le plus tôt possible.

Les procureurs ont ouvert la voie à la libération de Sarkozy en soutenant la demande lundi, citant ses antécédents en matière de comparution devant le tribunal et de coopération aux enquêtes policières.

Plus tard dans la journée, plusieurs équipes de caméras de la télévision française ont filmé ce qui semblait être le véhicule de l’ancien président sortant de prison et entrant dans la résidence de Sarkozy dans l’ouest de Paris.

Le tribunal a ordonné à Sarkozy de ne contacter aucune des autres personnes impliquées dans le procès, ainsi qu’un certain nombre de personnes liées à l’affaire, dont le fils de Kadhafi, Saïf. Sarkozy n’a également pas le droit de s’entretenir avec le ministre de la Justice Gérald Darmanin et les membres de son équipe.

Darmanin, qui était auparavant porte-parole de Sarkozy, a fait sourciller en rendant visite à l’ancien chef de l’État en prison.

Sarkozy n’a également pas le droit de quitter la France.

L’ancien dirigeant a comparu à l’audience de lundi par vidéo, portant le même blazer bleu et le même gilet de costume qu’il portait le jour de son entrée en prison. Il a décrit ses trois semaines derrière les barreaux comme un « cauchemar » et une expérience « éprouvante ».

Son avocat Christophe Ingrain, accompagné de l’épouse de Sarkozy, Carla Bruni, et de ses deux fils aînés, Pierre et Jean, a décrit les épreuves rencontrées par l’ancien président, parmi lesquelles les menaces de mort et le fait d’être réveillé la nuit par des « cris ».

Sarkozy a déclaré qu’il ne tenterait pas de quitter le pays ni d’échapper à son nouveau procès, qui, selon son avocat, devrait avoir lieu en mars.

« Fuir la justice reviendrait à admettre (sa culpabilité) », a-t-il déclaré. « Je n’admettrai jamais ce que je n’ai pas fait. »

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