Le Premier ministre belge Bart De Wever ne démissionne pas et fixe une nouvelle date limite pour Noël

Martin Goujon

Le Premier ministre belge Bart De Wever ne démissionne pas et fixe une nouvelle date limite pour Noël

BRUXELLES — Le Premier ministre Bart De Wever a déclaré jeudi au Parlement belge qu’il avait demandé au roi Philippe de donner au gouvernement jusqu’à Noël pour parvenir à un accord budgétaire.

Les partis gouvernementaux se sont engagés dans des négociations tendues pour tenter de fixer le budget du pays et de tenir la promesse de la coalition de réduire les dépenses de 10 milliards d’euros.

« Notre situation ne peut plus tolérer la procrastination », a déclaré De Wever aux législateurs après sa conversation avec le roi. « Nous ne devons pas nous laisser paralyser. Nous devons prendre des mesures décisives et montrer que ce pays est résilient. C’est pourquoi j’ai demandé : ‘Sire, donnez-moi 50 jours.' »

Mais De Wever a prévenu : « Je dirai tout de suite que cette période maximale ne sera pas prolongée ».

Au milieu des différends sur les projets d’augmentation de la TVA et de suspension de l’indexation automatique des salaires – et contre de violentes protestations contre les réductions de dépenses prévues – le gouvernement belge a manqué plusieurs délais qu’il s’était imposés pour parvenir à un accord budgétaire. Sans cela, il sera désormais contraint l’année prochaine de s’appuyer sur un système d’urgence lui permettant de dépenser chaque mois un douzième du budget 2025.

Le roi Philippe, dans une déclaration rapportée par les médias locaux, « exhorte toutes les parties impliquées à prendre leurs responsabilités… afin que le pays puisse établir le plus rapidement possible une trajectoire budgétaire claire pour les années à venir ».

C’est important pour les citoyens et les finances de la Belgique, mais aussi pour sa « crédibilité au niveau européen et international », a prévenu le roi.

La crise budgétaire survient alors que la Belgique est sous pression au niveau européen pour qu’elle approuve un plan visant à débloquer 140 milliards d’euros d’actifs russes gelés – dont la plupart sont détenus par la société financière Euroclear basée à Bruxelles – pour soutenir l’Ukraine.

La Commission européenne doit rencontrer le gouvernement belge vendredi pour tenter de sortir de l’impasse politique.

La coalition au pouvoir en Belgique est composée de cinq partis, dont la Nouvelle Alliance flamande nationaliste flamande de De Wever, le Mouvement réformateur (MR) de centre-droit francophone, les centristes francophones des Engagés, le parti centriste démocrate-chrétien et flamand néerlandophone et le parti de centre-gauche Avant.

Les partis ont formé un gouvernement il y a à peine neuf mois, et les négociations visant à consolider un budget pour le mandat du gouvernement sont étroitement liées à leur accord de coalition.

De Wever a salué les négociations difficiles dans sa déclaration aux députés. Parvenir à un accord budgétaire n’est pas une tâche facile « dans ce pays compliqué », a-t-il déclaré, car cela nécessite « cinq partis de coalition issus de différents groupes linguistiques et de différentes visions de l’humanité et de la société pour parvenir à un accord ».

Alors que le parti de centre-gauche Forward a critiqué le projet visant à ignorer l’indexation automatique des salaires, le chef du parti MR, Georges-Louis Bouchez, s’est fermement opposé au projet d’augmentation de la TVA, arguant qu’il avait rejoint le gouvernement en promettant de ne pas augmenter les impôts.

D’autres membres de la coalition seraient devenus frustrés par la position de MR, mais Bouchez a rejeté les critiques après la déclaration de De Wever. « Vous ne pouvez pas me reprocher de penser qu’il y a trop d’impôts dans ce pays et que ce que nous devons faire, c’est réduire la taille de l’État et réduire les dépenses », a-t-il déclaré aux journalistes.

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