Les pays de l’UE s’apprêtent à exiger un objectif climatique plus faible si les forêts ne parviennent pas à absorber le CO2

Martin Goujon

Les pays de l’UE s’apprêtent à exiger un objectif climatique plus faible si les forêts ne parviennent pas à absorber le CO2

BRUXELLES — L’Union européenne devrait affaiblir son prochain objectif climatique si ses forêts séquestrent moins de dioxyde de carbone que prévu, selon un projet d’accord sur l’objectif de réduction des émissions du bloc pour 2040.

Le document, consulté par L’Observatoire de l’Europe, est la dernière tentative visant à parvenir à un compromis sur l’objectif climatique en difficulté avant que les 27 ministres de l’Environnement du bloc ne se réunissent mardi pour régler les derniers détails et voter. Cela précède le sommet mondial sur le climat COP30 à Belém, au Brésil, qui débute jeudi par un sommet des dirigeants mondiaux.

Le principal changement par rapport aux projets précédents est l’inclusion d’une clause exigeant que la Commission européenne révise l’objectif 2040 si la capacité naturelle de stockage de carbone de l’UE – la mesure dans laquelle les forêts et les sols absorbent le CO2 – n’est pas à la hauteur des attentes.

Le puits de carbone forestier du bloc est en déclin en raison des impacts climatiques tels que les incendies de forêt mais aussi de la surexploitation du bois. Alors que les objectifs climatiques de l’Union européenne dépendent en partie de cette capacité d’absorption, de nombreux gouvernements craignent que l’industrie et les ménages soient obligés de réduire leurs émissions plus rapidement pour combler le déficit.

La nouvelle clause est une réponse à une proposition française publiée cette semaine suggérant que l’UE réduise de 3 points de pourcentage l’objectif prévu pour 2040 si les puits naturels et les technologies d’élimination du carbone ne parviennent pas à produire les réductions attendues.

Le projet de texte diffusé dimanche par le Danemark, qui préside les discussions, ne va pas aussi loin, se référant uniquement aux puits naturels et évitant de donner un chiffre précis.

« Si la Commission constate que le niveau estimé des prélèvements naturels nets pour 2040 s’écarte considérablement de ce qui serait nécessaire pour atteindre l’objectif intermédiaire de 2040… la Commission proposera… si nécessaire un ajustement de l’objectif intermédiaire de 2040 correspondant et dans les limites des éventuels déficits », indique le projet.

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