PARIS — Le procureur chargé de l’enquête sur le braquage spectaculaire du musée du Louvre survenu il y a dix jours a déclaré mercredi que deux suspects déjà arrêtés avaient « partiellement » reconnu leur implication dans le crime.
Laure Beccuau a déclaré que deux hommes arrêtés ce week-end étaient soupçonnés d’être les auteurs qui ont brisé une vitre et saisi des bijoux d’une valeur estimée à 88 millions d’euros ayant appartenu à des membres des familles royales et impériales de France avant de s’enfuir à scooter.
Les suspects, identifiés par des traces ADN laissées sur un scooter abandonné et sur la vitre qu’ils auraient cassée, sont âgés d’une trentaine d’années et sont originaires d’Aubervilliers, dans le nord-est de Paris, a déclaré Beccuau aux journalistes.
L’un d’entre eux est un Algérien qui avait réservé un billet aller simple pour rentrer dans son pays d’origine. Il a été interpellé samedi à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle.
L’autre est un ressortissant français qui avait déjà été condamné pour vol en 2008 et 2014 et qui doit être jugé en novembre dans une troisième affaire. Il a été arrêté à son domicile, a indiqué Beccuau.
Les accusations officielles devraient être dévoilées plus tard mercredi, a déclaré un responsable du ministère de la Justice. Ils pourraient être accusés de vol organisé, un délit passible d’une peine maximale de 15 ans de prison.
Beccuau a déclaré que les enquêteurs avaient confirmé qu’au moins quatre auteurs avaient participé au stratagème, mais que d’autres participants pourraient être impliqués, y compris la possibilité que le crime ait eu lieu à la demande d’un acheteur.
Elle a ajouté que les bijoux volés n’avaient pas encore été retrouvés, mais qu’elle « voulait garder espoir qu’ils soient retrouvés ».
Le vol effronté en plein jour dans le musée le plus visité au monde a attiré l’attention du monde entier et est rapidement devenu politique en France, avec de vives réactions notamment de la part des politiciens d’extrême droite. Le président du Rassemblement national de Marine Le Pen, Jordan Bardella, a qualifié cet incident d’« humiliation » et de résultat d’un « effondrement de l’État ».
La ministre de la Culture Rachida Dati et la présidente du Louvre Laurence des Cars ont été critiquées après l’effraction, les critiques les accusant de ne pas avoir alloué suffisamment de ressources à la sécurité du musée – même si les inquiétudes concernant la dégradation des infrastructures du Louvre couvent depuis des années.
Dati a déclaré mardi aux législateurs de la commission culturelle du Sénat français que « des défaillances en matière de sécurité avaient existé » et a promis 80 millions d’euros supplémentaires pour installer davantage de caméras de surveillance au Louvre.



